Le Mékong est, comme le Gange et le Brahmapoutre, un fleuve mythique de l’Asie du sud-est.
Long de près de 4.500km, le Mékong traverse 6 pays : la Chine, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.
Quand il aborde le Vietnam le fleuve se partage en 2 bras qui se ramifient en 9 estuaires en entrant en mer de Chine méridionale.
Ce plan d’eau très dense alluvionne massivement une plaine de 55.000 km2 : le delta du Mékong, une région d’une très grande fertilité, consacrée depuis des temps immémoriaux à l’agriculture et tout particulièrement à la riziculture.
Cette région, une des plus densément habitée, abrite plus de 20 millions de vietnamiens et représente 40% de la production alimentaire et plus de 50% de la récolte du riz.
Cette petite partie du Vietnam représente ni plus ni moins que 25 % du PIB du pays, c’est à dire toute son importance économique.
Le delta du Mékong est aussi d’un grand attrait touristique. Son paysage lacustre unique avec rivières, ruisseaux et canaux, ses marchés flottants, ses rizières et ses vergers ombragés par cocotiers et arbres fruitiers sont très courus par les touristes en mal de dépaysement. Les touristes viennent nombreux au delta à parti de Ho Chi Minh-ville qui n’est qu’à une centaine de km plus au nord.
Malgré l’air de “bonne Santé” du delta, la région affiche des fragilités de plus en plus patentes.
Paradoxalement cette région en apparence gorgée d’eau manque d’eau.
L’eau commence à manquer à force de pompage de la nappe, de la diminution du débit du Mékong, entravé par le nombre grandissant de barrages sur le haut-Mékong en Chine et au Laos en particulier. Tout cela ne fait qu’annoncer la pénurie à venir. Les dérèglements climatiques et la montée de l’eau de mer donnent lieu à une vulnérabilité encore plus grave, la salinisation accrue des eaux et des terres des estuaires.
Beaucoup de paysans abandonnent, contraints et forcés, la riziculture au profit de la pisciculture particulièrement l’élevage des crevettes.
Quand on est à Ho Chi Minh-ville il ne faut pas manquer de visiter la région et d’y consacrer 2 ou 3 jours, le delta du Mékong est peut être un des endroits les plus “authentiques“ du Vietnam. C’est là où l’on perçoit le mieux la symbiose entre un peuple et son fleuve.