34 ans après le putsch de Ben Ali , les mêmes têtes de gondole sont à la manœuvre, œuvrent d'arrache-pied pour transformer un Président élu démocratiquement en dictateur entouré d'une meute analphabète et fasciste, un scénario dont les auteurs, pour la plupart les retraités de l'ancien régime, se fichent comme de l'an quarante d'une révolution qu'ils considèrent comme une parenthèse à fermer et d'une démocratie qu'ils ont sciemment avilie et méprisée pour que le bon peuple s'impatiente et réclame sa portion de dictature....
Tout a été planifié depuis longtemps, leur espoir était feu Caïd Essebsi, mais ce dernier, quoi qu'on dise, s'est avéré plus démocrate que les prétendus démocrates et progressistes, il a compris que l'ère des despotes omnipotents est bel et bien terminée et que la Tunisie ne pouvait pas continuer à regarder dans le rétroviseur....
Il se peut que je lui prête des intentions qui ne sont pas les siennes, mais je n'ai pas la preuve qu'il ait trahi cet espoir né un certain 17 décembre 2010 et qu'il ait cherché, bien que les élections de 2014 fussent un triomphe pour lui et son parti, à revenir au passé tyrannique dont il fut l'un des acteurs... récalcitrants... (il emboîta le pas à feu Ahmed Mestiri avant de revenir dans le giron du parti unique).
S'il y a de l'amertume aujourd'hui, c'est parce qu'il existe, ne nous voilons pas la face, une demande populaire et populiste d'un régime autoritaire qui broie toutes les libertés acquises sous prétexte, prétexte délictueux, que ventre affamé n'a point d'oreille, et en se servant de l'alibi de la corruption alors que les barons de l'Etat mafieux n'ont jamais été et ne seront jamais inquiétés…Parce qu'ils sont l'Etat…
On peut longuement disserter sur les défaillances de la transition démocratique mais la réflexion serait tronquée et incomplète voire illisible et inintelligible si elle n'intègre pas ce facteur décisif :la volonté de l'ancien régime et ses nervis de tuer dans l'œuf tout le processus….