Bousculades et mouvement de panique ont causé la mort de plus de 700 pèlerins à Mina, près de La Mecque, au cours du rituel de la lapidation de Satan.
« Facteur aggravant dans le cas de l'incident de ce jeudi: la bousculade est survenue lorsqu’une marée humaine a quitté l’une des stèles où avait lieu le rituel de lapidation de Satan pendant qu'une foule venait en sens inverse. Les flux bi-directionnels, comme le rétrécissement des voies, sont à éviter», pointe Mehdi Moussaïd.
Le ministre saoudien de la Santé a attribué la bousculade qui a fait jeudi plus de 700 morts à Mina, près de La Mecque, au manque de discipline des pèlerins qui ont tendance, selon lui, à ignorer les instructions des responsables du hajj.
« Si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d'accident », a déclaré Khaled al-Falih à la télévision publique El-Ekhbariya après s'être rendu sur les lieux du drame, le pire à endeuiller le pèlerinage annuel musulman depuis 25 ans.
Les drames et tragédies ont endeuillé ce pèlerinage, marqué par une succession invraisemblable de catastrophes entrainant la mort de centaines de pèlerins.
Cette hécatombe a suscité une vive émotion dans le monde ainsi que de nombreuses interrogations quant à la manière dont les autorités saoudiennes assurent la sécurité et le bien-être des pèlerins.
Il appert que lesdites autorités ont exposé à la mort des milliers de pèlerins à cause de négligences assez troublantes et d’un mépris total des procédures à même de protéger les pèlerins et de leur garantir des conditions d’accueil décentes au cours de l’accomplissement des divers rituels.
Vincent Geisser, choqué par l’atrocité du drame survenu aujourd’hui, n’y va pas par le dos de la cuillère et accuse ouvertement les autorités saoudiennes de laxisme, d’incompétence dans la gestion des pèlerins et de leurs déplacements et de volonté délibérée de transformer le pèlerinage annuel musulman en une vaste opération commerciale dépouillé de son caractère religieux, il affirme en ce sens :
« La Mecque gérée par la dynastie wahhabite : lieu de spiritualité ou lieu de mort ?
J’ai vraiment du mal à comprendre le silence musulman sur la gestion mercantile du Hadj (pèlerinage) par les autorités du royaume d’Arabie Saoudite : les critiques publiques dans les milieux musulmans internationaux sont plutôt faibles à l’égard de telles dérives qui tendent à transformer les croyants en clients, les musulmans en consommateurs.
Quelle dimension spirituelle peut-on tirer de ce qui est devenu « le Disneyland de l’islam », et pire encore un « Disneyland islamique mortifère » ?
A moins que de considérer que la fête de l’Aïd consiste à sacrifier d’abord des êtres humains, ce qui me paraît une conception déshumanisée de la foi et de la pratique musulmane.
Désolé pour toutes les consciences musulmanes que je choque. »