A commencer par une bonne majorité des citoyens. Jeunes et moins jeunes, dont le comportement est criminel, appliquer les gestes barrières pour se protéger et protéger les autres ne nécessite ni une science infuse ni un catalogue de valeurs morales : ça nécessite tout simplement du bon sens et un sens des responsabilités…
Ensuite, les pouvoirs publics, qui, par manque d'intransigeance dans l'application des mesures, par manque de pédagogie, par inconscience, parce que les choix ne semblent pas être dictés par un impératif : l'impératif sanitaire, assument la responsabilité de ce laisser-aller général.
Enfin, les médias dont la tâche consiste à multiplier les émissions à caractère informatif pour que le bon peuple prenne conscience des retombées de son laxisme et de sa conduite irresponsable, et que le gouvernement agisse avec la sévérité nécessaire envers les contrevenants....
L'impunité est le premier responsable de ce désastre qui est en train de produire une vraie tragédie. Quant au ministre de la santé, il est à tout le moins pathétique....
Le problème n'est ni le confinement, ni le reconfinement....
Chacun y va avec son argument : sanitaire, économique…Or, nous savons tous que le confinement n'a été appliqué que très partiellement en Tunisie et qu'il n'a pas été suffisamment dissuasif faute d'une volonté politique réelle de l'appliquer....
Or, à quoi sert un confinement si les gens ne respectent pas les gestes barrières et qu'ils ne se protègent pas, à quoi sert un confinement si les lieux où se propagent le plus le virus restent ouverts et si les moyens de transports restent encombrés et si les personnes les plus à risque continuent à être dangereusement exposées au virus à cause de ce laisser-aller général et du laxisme des pouvoirs publics....
Pour casser les chaînes de contamination et réduire d'une manière exponentielle la circulation du virus, les mesures doivent être appliquées à la lettre par tous les citoyens et accompagnées de sanctions très sévères à l'encontre des contrevenants....
Le confinement en soi, au cas où il deviendrait nécessaire, n'est efficace que si on opte pour une tolérance zéro…Là où la pédagogie a échoué, les sanctions peuvent réussir...Tout le reste est de la mauvaise littérature.
Covid-19/École...Des chiffres alarmants....
Les premières études sérieuses, les premières évaluations objectives et fondées sur une vraie analyse de la situation catastrophique de l'école (de la maternelle à l'enseignement supérieur)viennent d'être publiées par l'UE et sont extrêmement alarmantes: on estime qu'en moyenne les "pertes" en matière de connaissances et de savoir sont de l'ordre de 30%(la fourchette oscillant entre les 20% de la Hollande et les 40% de l'Italie), le déficit semble nettement marqué concernant surtout les disciplines scientifiques (maths, physiques...)et les acquisitions langagières pour les 4-12 ans (orthographe, grammaire, syntaxe...)…
L'arrêt des cours et la fermeture des écoles pendant de longues périodes (la compensation par les cours en ligne, peu suivis, peu fréquentés et où motivation et concentration sont jugées très faibles, n’est pas du tout satisfaisante...le distanciel a montré pour le moment ses limites.) et les experts, pédagogues et didacticiens, estiment que ce déficit ne pourra jamais être récupéré, quoi qu'on fasse.
Un autre chiffre qui suscite crainte et inquiétude, c'est celui relatif à l'abandon scolaire, on estime que pour l'année en cours, la moyenne dans les pays de l'UE se situera approximativement autour des 38000 élèves.
Une génération de sacrifier ??? Peut-être pas à ce point, mais disons que c'est une génération qui sera plus pénalisée que les autres et que ces nombreux handicaps pèseront sans doute lourd dans son parcours scolaire, universitaire et professionnel....
Il va sans dire qu'une telle étude n'a jamais été effectuée en Tunisie et que nos chiffres sont à tout le moins similaires…j'ai dit, pour être optimiste...à tout le moins....