Certes, il le fait discrètement, par le truchement de ses courtisans: Khraifi et Belaïd, mais les menaces sont tellement claires, tellement limpides, qu'il n'est pas nécessaire d'être devin ou cartomancienne pour comprendre que les deux larrons sont ses messagers et que si l'UGTT ne se plie pas aux caprices du prince, elles seront exécutées…
Pour le moment, l'UGTT ne réagit pas, elle feint l'ignorance ou tout simplement elle ne donne pas trop de crédit aux menaces de ses messagers, or, il est peu probable que les deux larrons n'aient pas exprimé la volonté du chef d'en découdre avec la centrale syndicale en vue de la ramener dans le giron de l'Etat , d'autant plus que les principales organisations nationales ont été historiquement, hormis quelques rares parenthèses, des satellites du régime et que leur marge de manœuvre était réduite à sa plus simple expression....
L'UGTT sait aujourd'hui qu'elle peut perdre son indépendance et sa force de frappe si elle rallie le régime putschiste, elle sait aussi que pour préserver son indépendance elle est contrainte de l'affronter et que si elle décide de l'affronter , elle doit aller au bout de ses intentions....
Cette fois-ci l'alibi Ennahdha ne risque pas d'être déterminant dans les choix futurs de la centrale syndicale, ce qu'elle peut perdre est indéniablement plus précieux que ce qu'elle risque de gagner si elle cautionne le projet présidentiel, si tant est qu'elle puisse gagner quelque chose .