C’est fou le nombre de gens qui ont des dossiers, des listes ou preuves qu’ils promettent de dévoiler aux moments opportuns. Chaque fois qu’un responsable, un député ou un accusé est acculé ou poussé dans ses derniers retranchements, il nous sort cette fameuse phrase « De toute façon j’ai toutes les preuves et je vais les dévoiler au moment opportun ». Au début on était tous excités et admiratifs devant ces dépositaires de secrets d’Etat.
Ces polichinelles se donnaient de l’importance en passant pour des acteurs incontournables de la vie politique, témoins d’évènements déterminants pour le pays et son avenir. Mais on attend toujours les dossiers de Moez Ben Gharbia, ceux des syndicats de polices, des avocats véreux, des associations aussi opaques que des loges maçonniques, des journalistes d’investigation et de cette nuée de bluffeurs qui meublent nos plateaux télé.
S’ils ont des dossiers, qu’ils parlent maintenant ou se taisent à jamais.
L’autre fumisterie est celle de ces journalistes ou chroniqueurs qui te sortent une incongruité et qui, presqu’en te faisant un clin d’œil complice, t’avouent, sur un ton grave, la tenir de sources sûres, de hauts responsables ou de diplomates étrangers dont ils ne peuvent dévoiler l’identité. Malheureusement personne n’y peut rien, les fameux décrets 115 et 116 sont leur ligne Maginot et ceinture de chasteté.
Les nombres de nouvelles qui se sont révélées fausses, inexactes ou carrément manipulatrices doivent nous inciter à les bannir de notre référentiel des sources d’information.
Pour finir, l’autre catégorie est celle des manipulateurs des chiffres : pour faire passer des sornettes et leur donner une aura scientifique, ils avancent des chiffres que personne n’osent vérifier et encore moins contester. Et là vous avez des spécialistes : celui des enquêtes et recensement, celui des déficits (et rien que les déficits), celui qui les balancent en pourcentage pour épater la galerie, celui qui se mêle les pattes entre millions et milliards de dinars…
Je défie quiconque de nous montrer comment on a calculé que l’économie parallèle représente 40 % de l’économie totale ou que le « Fassèd » nous prive de 3 points de croissance.
Tous ces experts, chroniqueurs, journalistes, spécialistes, docteurs, …mais surtout fanfarons et menteurs, nous polluent l’atmosphère jusqu’à la rendre écrasante, déprimante et anxiogène.
Malheureusement certaines chaines télé vivent et prospèrent de ce charlatanisme qui a encore des beaux jours devant lui….à moins que les nez ne se mettent à s’allonger.