En ce weekend d’« Awessou» , le marché de poissons de Mahdia devient un lieu de rendez-vous et rencontre de tous les Mahdois. Le nième réaménagement de ce haut lieu semble, enfin, réussi surtout qu’on lui a imposé les normes européennes.
C’est la moindre des choses quand les fonds nécessaires à cette rénovation proviennent justement d’un don de la CEE.
Une des innovations est un coin, bien aménagé et équipé, pour le nettoyage des poissons. Pour les femmes et les jeunes, c’est un service immense… pour les vieux, ou plutôt les « anciens », c’est une hérésie qui annonce la fin d’une époque.
Comment accepter de rentrer avec du poisson écaillé, évidé et lavé?
Comment une Mahdoise, accepte-t-elle de préparer son poisson sans avoir, auparavant, examiné l’éclat de son regard et de sa robe, la fraîcheur de ses bronches, le tonus de son corps et la parfaite senteur d’iode de son haleine ?
C’est que la relation qui unit les Mahdois avec les « wild lbahar » (enfants de mer) est fusionnelle. Le rythme des saisons est cadencé par la saisonnalité de la migration des poissons et des périodes où telle espèce s’approche des côtes pour frayer...
La période actuelle est celle des sardines, maquereaux, orphie, calamar, « wzeff »…Ces espèces vont attirer d’autres plus grosses et voraces : thon, espadon…Mais aussi servir d’appâts pour des espèces nobles et sédentaires : Pagre(Joghali), Mérou (Mennani), Denté (Dandiq), requin (Kelb bhar et sfen)…
Avec les fruits et légumes de saisons, la table mahdoise d' « Awessou » est un véritable florilège de goûts et saveurs, le tout dans une fraîcheur de bon aloi.
(À suivre)