Khaddouja & Set El Kol(1)….

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Khaddouja s’est réveillée en même temps que son mari, c’est à dire très tôt, aux aurores. Ils se saluèrent par les murmures habituelles qu’ils s’échangent depuis un demi siècle de vie commune.

Si M’hamed se dirigea vers le puits qui occupe un coin du wost-eddar (patio) pour tirer l’eau nécessaire à ses ablutions aurorales. Les grincements et sifflement de la poulie ne dérangent plus personne, au contraire c’est un signe apaisant qui augure une nouvelle journée.

Le clappement de l’eau et les murmures rituelles sont perçus par ses enfants et petits enfants comme une présence de vie, un perpétuel signal de renouvellement et une baraka divine.

Khaddouja entre à la cuisine, charge un Kanoun de charbon et y met un morceau de toile imbibé d’huile avant de l’allumer. Elle laisse la flamme harceler patiemment le corps noir pour éveiller sa fougue. Des petits éclats stridents prouvent qu’ils commencent à céder…

Sa bru, Skila, Set El Kol, ne tarda pas à la rejoindre, même si ce n’est pas dans ses habitudes de se réveiller si tôt. Après les salutations et souhaits d’usage, elle posa une saliha, une boite de conserve ouverte, en cheminée sur le Kanoun pour accélérer la prise du feu.

Khaddouja n’exprima son agacement de cette impatience que par un léger haussement des sourcils.

Bientôt une forte et agréable odeur de café se dégage et embaume le lieu. Les deux dames adorent ces moments de pure sérénité où, en silence, elles sirotent leurs cafés en écoutant la radio psalmodier quelques versets du coran puis Fayrouz chanter l’éveil à la vie…

Khaddouja se dirige directement à la Nawala, cette cuisine traditionnelle où l’usage du feu de bois est encore d’usage. Aujourd’hui, elle a besoin d’un feu « touffu », pas trop fort et moins agressif que celui du gaz. Seul le bois d’olivier peut fournir ces flammes capables de lécher le cuivre et faire cuire la pate pour la rendre lisse, brillante et soyeuse.

Elle commença par garnir le brasero en terre cuite de buches d’oliviers, puis de brindilles du même arbre avant d’y mettre le feu. Skila lui ramène les ustensiles nécessaires pour le plat sacré du jour : l’Assida du mouled.

(À suivre 2ème Partie)

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