Les récentes statistiques de l’INS font ressortir un déficit commercial record de 15,6 Milliards de dinars, soit une nette aggravation de 23% par rapport au défaut atteint en 2016 (12,5 Md D).
Si les exportations n’ont progressé que de 18%, passant de 29,1 Milliards TND à 34,4 Milliards en 2017 (+18%), les importations ont affiché une hausse de 20% évoluant de 41,7 Milliards à 50,0 Milliards de dinars. En conséquence, le taux de couverture des importations par les exportations poursuit sa dégradation, passant de 69,8% en 2016 à 68,8% en 2017.
Ventilé par pays, le déficit commercial est porté essentiellement par la Chine (-4,4 Md D), l’Italie (-2,1 Md D), la Turquie (-1,9 Md D), et la Russie (-1,1 Md D).
La répartition des échanges par régime (RG et RS) dénote une élévation du rythme de croissance des exportations sous le régime offshore (RS) de 19,8%, contre une croissance modéré pour le régime général (RG) de 13,3% qui a connu une accélération préoccupante de ses importations (+19,7%), entrainant ainsi une lourde aggravation de son déficit (-25,2 Md D en 2017 contre -20,5 Md D en 2016).
Comme les sociétés offshores ne sont pas tenues de rapatrier le produit de leurs exportations, il y a lieu de souligner que leurs flux n’impactent nullement les réserves en devises. Ainsi, le déficit commercial du ‘‘régime général ‘’ (-25,2 Md D) constitue le principal indicateur affectant directement notre balance des paiements, ce qui conduit le pays à un recours démesuré à l’endettement extérieur (dette improductive).
Dans ce cadre, il faudrait bien rappeler que les activités de sous-traitance industrielles destinées à l'exportation vers l'UE ne sont que des prestations de "travail à façon" exécutées sur du PSF (produit semi-fini) fourni par le donneur d'ordres dans le cadre du régime suspensif.
Par conséquent, le flux extérieur de ces activités n'est que de la valeur ajoutée devant figurer dans la balance des services, et être par suite ôtée de la balance commerciale des biens, ce qui portera le déficit commercial avec l'UE à 8 Milliards TND contre un hypothétique équilibre miroité par les technocrates de Bruxelles et les chancelleries correspondantes à Tunis.
En conclusion, la Tunisie ne cesse de s’enliser dans le surendettement extérieur en raison de sa gestion épouvantable de sa balance commerciale.