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Quand j’ai vu le titre du papier, je me suis précipité à le lire, croyant trouver un diagnostic profond diagonalisé, une stratégie de réparation linéaire, et un plan de relance structurant. Malheureusement, le Conseil d’Analyses Economiques continue de livrer des orientations hypothétiques et de pondre des actions stériles, sans toutefois apprécier le coût des mesures proposées ni esquisser les moyens de leur financement.

Une telle démagogie ne pourra être féconde et contribuera à la poursuite de la désertification industrielle, à la persistance des menaces destructives sur les secteurs productifs, à l’accentuation de la déstructuration économique et à l’aggravation des déséquilibres extérieurs, dans un environnement politico-administratif gangrené de déprédation, avec comme principales conséquences périlleuses : l’amplification de l’endettement étranger, la dégringolade libre du dinar, et l’envolée de l’inflation.

Visiblement, le Président du CAE refuse de sortir des sentiers battus et de faire son mea-culpa pour avoir participé activement à la ruine du tissu industriel depuis 1995 (API, CITEX, IMBank, Ministère de l’Industrie), et continue à hypnotiser le public par ses recommandations hasardeuses.

Sans réaliser un vrai diagnostic, on ne saura jamais proposer une médication efficace. En fait, le pays ressemble à un cancéreux qui ne reçoit pas de traitement approprié pendant des mois.

Cependant, plusieurs actions requises demeurent encore possibles, en dépit de l'érosion de leur efficacité en raison de plus de 7 ans de retard de traitement. A titre indicatif et non limitatif, les 20 actions ci-après sont exécutables de suite et devront déboucher graduellement sur des résultats consolidables :

1) Changer de process dans le combat de la corruption.

2) Recouvrer les créances de l'Etat par les voies judiciaires (≈13 Md TND).

3) Engager le chantier de dégraissage et de digitalisation de l’administration publique.

4) Cesser l'indulgence avec les barons de l'évasion fiscale.

5) Reconfigurer et implémenter la réforme fiscale de 2014.

6) Décréter des mesures prônant la justice sociale et l’équité fiscale.

7) Suivre de près la fuite de capitaux et traquer les champions des détournements [estimation PERI ≈ USD 50 B].

8) Stopper les importations de biens de consommation superflus ou ayant des équivalents fabriqués localement.

9) Négocier avec l’UE l’enclenchement des mesures de sauvegarde prévues dans la convention de 1995.

10) Activer les deux lois 96-106 et 99-09 (dérapage déficit commercial, importation de produits dumping).

11) Rétablir les barrières douanières avec les pays non conventionnés (Chine et autres pays du sud-est asiatique).

12) Réinstaurer le taux de compensation de 50% pour toutes les activités d’importation de biens de consommation (auto, fringues, …).

13) Annuler la proposition de booster l’importation de voitures ‘‘populaires’’ axée sur la baisse de recettes fiscales.

14) Soumettre à contrôle les règlements de factures de services étrangers.

15) Rétablir le dégrèvement fiscal dans l'exécution des investissements.

16) Restructurer les entreprises publiques et leur mode de gouvernance.

17) Dégager des économies budgétaires au titre 1, pour les affecter aux infrastructures.

18) Migrer vers l’énergie solaire dans la production d’électricité et le dessalement d’eau de mer.

19) Sanctionner sévèrement les commis de l’Etat pour tout acte de mauvaise gestion ou de complaisance.

20) Charger un Task force pour l’analyse approfondi des rapports de la cour des compte et suivre les réponses des administrations concernés (notamment dans l’énergie).

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