Avant d’entamer les négociations du projet de l’ALECA, ne serait-il pas judicieux d’arrêter le bilan de 23 ans de libre-échange avec l’UE pour les produits industriels, libre-échange régi par l’Accord d’Association de 1995 ?
Ce bilan doit naturellement être axé sur l’analyse rétrospective des écarts par rapport aux prévisions établies en 1993-1994 : IDE corporel (et non financier), croissance économique, création d’emplois, structure du PIB, exportations en produits manufacturiers, balance commerciale, etc.…
Ne serait-il pas indispensable d’engager au préalable l’élaboration d’une étude d’impact sectoriel de l’ALECA sur l’économie nationale, pour mesurer les incidences de l’ouverture progressive du marché national sur les branches du secteur des services et du secteur agricole ?
Après la déchirure amère du tissu industriel (PMI) initiée depuis 1995 à la faveur de l’ALE’1995 (les industries ne pesant que 15% du PIB en 2016 contre 23% en 1993), l’Agriculture, qui continue à être malmenée par les autorités compétentes, succombera vraisemblablement à la torture qui lui sera bientôt infligée après la ratification de l’ALECA (en dehors de l'huile d'olive et des dattes).
Ce qui est surprenant c'est que nos Princes refusent de faire le bilan de 23 ans de libre-échange avec l'UE et de mesurer les écarts négatifs par rapport aux objectifs initialement tracées par l'UE.
Bien pire encore, ils refusent d'élaborer une étude d'impact de l'ALECA sur le socio-économique national notamment sur les branches agricoles et les branches des services. Déjà l'étude commandée par Bruxelles à Ecorys démontre clairement que l'impact est catastrophique pour la Tunisie.
Ne nous sommes pas en droit de nous interroger: Ont-ils été bien sucrés ?