Soupçon de malversation

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En raison de fuites survenues à la veille des épreuves du concours de résidanat (décembre 2017) réservé aux étudiants en médecine ayant achevé avec succès leurs 5 années en faculté, les quelques deux mille candidats n’ont pu recevoir les résultats dudit concours au mois d’avril 2018 comme il a été initialement prévu.

En fait, au terme des procédures de correction, le management du concours s’est aperçu d’une inflation anormale des notes, conduisant à relever substantiellement la barre d’admission. Trois mois de retard semblent ne pas avoir suffi pour diagnostiquer ce dysfonctionnement et réparer les lacunes.

Il y a lieu de rappeler que le concours de résidanat est un examen crucial pour les étudiants en médecine (4 facultés de la république), puisqu’il permet de sélectionner et de classer les candidats avant qu’ils ne choisissent, par ordre au classement, leur spécialité médicale future. Ainsi, ils sont départagés à des millièmes de points, le numerus clausus étant mineur face au nombre d’étudiants se présentant à ce concours.

Face au manque de confidentialité des sujets dont certains ont pu être déjà acquis et traités par grand nombre de candidats, la décision de rejouer les deux épreuves du concours n’a malheureusement pas été prise à temps.

Devant le tollé suscité par cette méga-fuite étonnante, et vivement scandalisés par le caractère «inacceptable» de la situation, les étudiants candidats ont dénoncé le silence du ministère de la Santé et son laxisme quant à l’impératif d’ouverture d’une enquête administrative à ce sujet.

Un collectif d’étudiants se serait formé pour demander l’intervention du Ministère de la Santé. Ils considèrent que cet incident est inadmissible sachant qu’il s’agisse d’un concours très sélectif. Dans cette perspective, ils demandent que justice soit rendue face à ce très grave incident. En outre, ils exigent l’ouverture rapide d’une enquête administrative et la publication de ses résultats dans les plus brefs délais.

A présent, tous les yeux sont braqués sur le gouvernement, et demeurent attentifs aux mesures qu’il pourrait prendre face à cette tricherie présumée. L’on s’interroge si le Ministère de la Santé va ordonner une enquête administrative en bonne et due forme pour évaluer la profondeur de la fuite, démanteler le réseau de corruption, identifier les délinquants et contrevenants, réhabiliter les candidats disciplinés, et entreprendre des sanctions administratives parallèlement aux poursuites judiciaires.

Si l’actuel Chef de Gouvernement venait à entreprendre une telle démarche justicière conformément à son engagement de ‘‘guerre contre la corruption’’, les Tunisiens renoueraient confiance en l’Etat de Droit et des institutions, et pourraient être rassurés quant à la fin proche du règne du banditisme et du népotisme.

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