Le discours de Youssef Chahed vient confirmer la genèse de la crise politique et justifier le malaise ressenti par les Tunisien à l’égard de la petite famille de Béji Caïd Essebsi. Il laisse entendre que son projet de ‘‘guerre contre la corruption’’ fut avorté par les manœuvres hostiles de Hafedh Caïd Essebsi et de son voisinage.
Le discours affiché est perçu positivement, mais personne ne connait les dessous de l'événement et surtout la provenance de l'aval.
Nous pourrions lui accorder quelques jours pour laisser se décanter les matières qu’il a évoquées.
Nous verrons s’il va former un ‘‘task force’’ à partir d'une poignée de compétences tenaces pour combattre toutes les formes de malversation et mettre en œuvre les réformes qui s’imposent en privilégiant l’équité contributive et la justice sociale.
Enfin, nous surveillerons de près ses agissements avec les ambassadeurs du G7, les technocrates de Bruxelles et les experts des IBW.
Maintenant nous n’avons plus que 16 mois pour restaurer les institutions de l’Etat sérieusement abîmées, en général, et pour soutenir l’infrastructure judiciaire dans le combat de la corruption (y compris l’INLUCC), en particulier.
Sans résultats rapides dans ce chantier, aucune réforme douloureuse ne pourra être engagée dans le consensus national, et aucune réparation efficace ne pourra être obtenue sur le plan socio-économique.
Il n’est plus à démontrer que Youssef Chahed se doit d’être courageux jusqu’au bout, en commençant par former une ‘‘équipe de combat’’ constituée d’une douzaine de membres techniquement compétents et richement expérimentés.
Par conséquent, il gagnerait à ne pas reconduire les amis et les complaisants, et à refuser toute ingérence dans la désignation de ses coéquipiers.
Quant à l’aval reçu par Youssef Chahed pour lever le voile sur les malversations sebcistes, il est encore tôt de faire la bonne lecture.