Dans le cadre du souci international de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques, la dynamique de ‘‘décarbonisation’’ de l’énergie (déclenchée en début de cette décennie en faveur de la limitation des émissions des gaz à effet de serre), ne cesse de pousser les constructeurs automobiles à perfectionner les moteurs thermiques (en termes d’émission de gaz à effet de serre) et à développer l’industrialisation des véhicules électrifiés (électrique 100% à batterie, hybride conventionnel, hybride rechargeable, …) : moteurs électriques, batteries grandes capacités, régulation automatique, etc.…).
Après avoir été en deçà de 1 million d’unités jusqu’à mi-2015, le parc mondial des véhicules électrifiés dépasse actuellement 4 millions, et devrait atteindre 5 Millions à fin 2018, avant de dépasser 125 millions en 2025 (soit 7% du parc global de véhicules).
Face l’avancée technologique dans le système de transmission électrique et hybride, les constructeurs européens de véhicules cherchent à rattraper le retard constaté par rapport aux industriels sud-est asiatiques (notamment japonais et chinois) qui inondent le marché européens de voitures compétitives. Pour ce faire ils s’activent à augmenter leurs budgets de R&D (moteurs, batteries, automatisation, …) et à implanter de nouvelles usines spécialisées dans la construction de véhicules électrifiés (BHE, HEV, PHEV, …).
Le Parlement Européen vient d’imposer aux constructeurs automobiles de nouvelles restrictions (septembre 2018), à respecter sous peine de se voir infliger des sanctions fiscales et commerciales :
- réduction substantielle des émissions de GES : -25% en 2025 et -45% en 2030,
- quota minimum de voitures propres (zéro émission) : 40% du total voitures vendus.
Voyant venir les nouvelles restrictions anti-carboniques, certains constructeurs s’évertuaient depuis quelques années à reconvertir leurs usines actuelles en ateliers de production de VE et à transférer leurs outils de productions dédiés aux véhicules thermiques (à essence, diésel ou gaz) dans des pays autres que ceux de l’UE, notamment en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord.
Si Renault et Peugeot sont déjà au Maroc grâce Tanger-Med, d’autres constructeurs sont en train d’étudier et de peaufiner leurs projets d’usines tels que Volkswagen. Idem pour l’Algérie, Renault et Hyundai y sont déjà opérationnels, en attendant l’entrée en production de l’usine de PSA et celle de Volkswagen.
Sans solliciter des incitations financières ni fiscales, les Constructeurs Auto Européens sont acculés à déloger leurs usines de véhicules thermiques en Afrique du Nord, au risque d’être obligés de les démanteler à perte et ce, eu égard aux restrictions récemment imposées par le Parlement Européen (septembre 2018) sous peines de sanctions fiscales et commerciales.
Donc, pas besoin de leur dérouler le tapis rouge, ils ne tarderont pas à taper à nos portes pour nous faire part de leur volonté de transférer en Tunisie leurs vieilles chaines de production et ce, dans le cadre de l’installation d’usines de montage de véhicules à combustion thermique.