Le Ministre des Finances a récemment annoncé (forum de la BID) le report de la sortie de la Tunisie sur le marché international, faisant miroiter le fait que l’émission de son Eurobond aura lieu au moment opportun (liquidité, pricing, maturité).
Pourtant, le Sénégal vient d’émettre avec succès (06 mars 2018) son Eurobond pour 2,2 milliards USD à des conditions particulièrement avantageuses :
- 50% sur 10 ans à un taux de 4,75% et
- 50% sur 30 ans à un taux de 6,75%.
En fait, le Ministre de Ben Ali ne nous a pas dit la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Il semble qu'un avis réservé aurait été émis par la plupart des arrangeurs potentiels de l’opération, banques qui seront chargées de la définition de la structure de l’opération, de l’établissement du prix ainsi que du marketing et du placement auprès des investisseurs potentiels.
De même, les cabinets de conseil juridique sollicités pour accompagner la Tunisie dans le processus d'émission de l'emprunt ont manifesté une certaine réticence quant à l'adhésion à ce projet de levée de fonds.
Apparemment, la dégradation de la situation économique et la détérioration des indicateurs financiers ont conduit les candidats consultés à décliner le deal.
Visiblement, ils ne croient pas aux perspectives de relance économique (croissance, exportations, …) et d’inflexion des agrégats financiers (déficit courant, balance des paiements, ..), pour pouvoir dresser objectivement des projections favorables et susciter un appétit convenable.