Imposture du COMEX (2/3 de 2018)

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Au terme des 8 premiers mois de 2018, les réalisations du commerce extérieur ont confirmé l’accentuation du déficit commercial (-12,2 Md TND contre -10,1 Md TND en 2017, soit +20,8%) malgré un accroissement continu des exportations (+20%). Ainsi, le taux de couverture s’est légèrement dégradé de 0,1 point, passant de 68,5% à 68,4%.

La répartition des échanges extérieurs par régime révèle une faible contribution du régime général dans les exportations (27%), conduisant à un faible taux de couverture propre audit régime de 28%, contre un excellent taux de couverture du régime offshore de 152% de par son fort excédent commercial.

Par ailleurs, il est important de rappeler que les sociétés offshores :

- sont des entreprises de sous-traitance livrant du travail à façon sur les intrants fournis par leurs donneurs d’ordres en vue de leur réexportation, et, par conséquent, sont des sociétés de services dont le flux financier devrait figurer à la balance des services ;

- ne sont pas tenues de rapatrier leurs recettes d’exportation, entraînant ainsi un faible impact sur la formation des réserves en devises ;

- bénéficient des subventions au titre de transport de marchandises exportées, à l’instar des PMI résidentes, ce qui est scandaleux!

Cependant, les statistiques de l’INS ont subtilement occulté la décomposition du flux de commerce extérieur entre "régime général" et "régime offshore", faisant ainsi apparaître :

- un taux de couverture de 68,4%, alors que le véritable taux de couverture est de 28,1%, et

- un équilibre commercial avec l’UE, alors que le solde commercial réel est déficitaire dépassant 8 milliards de dinars.

En outre, il y a lieu de souligner que les importations de biens de consommation superflus avoisinent les 5 Milliards de dinars, soit 40% du déficit commercial, alors que les réserves en devises ne cessent de se contracter (69 jours d’importations).

L’on se demande pourquoi les autorités compétentes refusent-elles de rationaliser les importations en ‘‘bien de consommation superflus’’?
De même, pourquoi ne veulent-elles pas activer les deux lois 98-106 et 99-09, en guise de mesures de sauvegarde, en vue de lutter contre toutes les formes de dumping et de protéger les PMI produisant des produits équivalents.

Pourquoi rejettent-elles la réinstauration du mécanisme de compensation industrielle, par l’exigence d’un taux minimum de 50% pour les importateurs de biens de consommation notamment pour les concessionnaires automobiles et les gestionnaires d’enseignes franchisées (habillement, maroquinerie, meuble, alimentation, …) ?

Pour les deux super-Patrons du Ministère du Commerce, ils continuent à affirmer sur les médias que la meilleure mesure à prendre pour maîtriser le déficit commercial consiste à développer les exportations.

Dommage qu’on s’acharne à sous-estimer les Tunisiens en leur servant un discours démagogique enrobé par de la ‘‘langue de bois’’.

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