1) Réserves en devises = 77 jours d’importations
Après avoir usé du matelas de devises pour relever le dinar, le gouverneur de la BCT a enfin compris que les solutions théoriques à une problématique macroéconomique peuvent empirer la situation. Constatant un déficit courant de 10%, il a reconnu que l’Institut d’Emission ne pourra continuer à soutenir le dinar au vu d’un recul tragique des réserves de change.
2) Inflation 2019 ≈ 6,5%
Concernant la hausse des prix, il admet qu’il ne peut contenir l’inflation sans correction du TMM, et décide d’augmenter le taux directeur à 5,75%, croyant à tort que l’inflation est d’origine monétaire (alors que tirée principalement par le poids des importations) et pensant pouvant la ramener de 7,2% en 2018 à 6,5% en 2019.
Malheureusement, nous observons encore des promesses hypothétiques. Si les importations de biens de consommation secondaires ne sont pas substantiellement comprimées, la pression sur la balance des paiements persistera et, de ce fait, le dinar continuera à glisser, entraînant inéluctablement une accentuation de l’inflation.
Je ne dirais pas que nous terminerons l’année avec une inflation à deux chiffres, mais je redoute fort que nous ne soyons pas en dessous de 10% à fin 2018.
3) Recours au surendettement:
Au lieu d'exhorter le ministère du commerce à commencer à tailler dans les importations superflues, il semble vouloir marcher sur les pas de son prédécesseur en faisant de nouveau le plein de crédits improductifs, que certains qualifient de bouffée d'oxygène. Drôle de bouffée !!!
Chercher à lever des crédits extérieurs pour boucher les trous, causés principalement par l’amplification du déficit courant, relève de l'irresponsabilité, voire du terrorisme économique. Je crains qu’il ne soit plus myope que Chedly Ayari.