Je suis de ceux qui croient qu'un ticket Nidaa-Ennahdha est, quoi qu'on en pense, bon pour la stabilité du pays. Lequel, en pleine phase de processus de démocratisation, n'a pas encore la maturité politique pour supporter et dépasser un conflit ouvert entre ces structures antagonistes. Le temps, entre autres, de finaliser les instances constitutionnelles qui tardent à voir le jour. Et pourquoi pas aussi, de relancer la machine économique (mais faut pas trop rêver non plus). Je l'ai cru au lendemain des législatives de 2014. Je persiste à le croire aujourd'hui.
Même si cette "grande entente" paraît tantôt comme une aimable tartuferie, tantôt semble prendre les allures d'un mariage à l'italienne, c'est un mal nécessaire que c'est deux-là cohabitent ensemble.
Mais j'étais loin d'imaginer que certains membres de ces deux camps allaient se prêter si rapidement à ce type d'accointances, rondement menées et mises en scène devant les caméras.
Voir Garach et Belhadj (quand on se rappelle la véhémence des propos qu'ils tenaient contre les "fachos-islamito-conservateurs") réciter la Fatiha en compagnie de Bouchlaka, leur incarnation, il y a de quoi rester pantois un bon moment.
Cela augure-t-il de voir un jour Mekki et Lourimi lever le coude dans un bar en compagnie de Ben N'ticha ?...
Rien n'est moins sûr, parce que les gens de Ennahdha sont moins frivoles et plus constants que leurs nouveaux partenaires.
C'est, hélas, toute la différence…