La question de l'égalité successorale, plus précisément l'héritage est (enfin) un véritable débat de société, qu'il est temps d'envisager avec sérénité.
Parce que d'un côté, la loi qui la régit est anachronique et que de l'autre, elle touche au sacré. D'où le tabou qui l'entoure.
Au regard du statut de la femme, telle que rappelée, à bon droit, par la constitution de 2014, et aussi et surtout, de sa part prise dans la société à l'identique que l'homme (contributions aux dépenses familiales qu'elle soit mère ou sœur) et dans le développement du pays depuis l'indépendance (contributions aux impôts), il est indéniable que l'application actuelle de la dévolution successorale revêt un caractère particulièrement discriminatoire à son égard.
On peut donc trouver d'innombrables raisons pour vouloir mettre un terme à ce déni de droit, mais en ces temps troubles et troublés, il convient de faire la pédagogie nécessaire afin de ne pas brusquer ni violer les consciences, en procédant à une mise en perspective historique pour éclairer ce débat.
Se rappeler que c'est l'Islam qui a mis un terme à l'injustice patent qui touchait les femmes en terre Arabe au début du moyen-âge : puisque celles-ci ne comptaient tout simplement pas dans le partage de l'héritage.
Et que c'est pour remédier à cette profonde iniquité qu'il a été décidé d'octroyer à la fille la moitié de la part revenant au garçon.
C'est le rappel de l'esprit réformiste tel que véhiculé par cette religion à son avènement, qui devrait être placé au centre de ce débat et imprégner tant les apologistes que les contempteurs de cette réforme.