On parle de moins en moins de la place du Président de la République dans nos institutions.

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Coincé par la constitution de 2014, qui transfère au chef du gouvernement l'essentiel des prérogatives liées à la gouvernance, notre président en est ainsi réduit à recevoir en son palais de Carthage toute une foule de personnalités, plus ou moins influentes.

Mais, heureusement, qu'il y a l'actualité internationale pour le pousser au-devant de la scène, notamment, ce sommet UE-Afrique de la coopération internationale qui se déroule actuellement à Abidjan.

Lors de ces rencontres multilatérales au plus haut niveau, les us et coutumes protocolaires veulent que les chefs d'Etat qui s'y rendent, soient accompagnés des ministres en charge de cette question (coopération, industrie, commerce, etc.).

Et c'est ainsi que les délégations officielles présentes prennent bien soin d'inclure, comme il se doit, des ministres détenteurs de ces portefeuilles et ce, tant du côté européen (Allemagne, France, Italie, Espagne, Belgique, Portugal, etc.) que du côté africain (Cameroun, Nigéria, Kenya, Gabon, Egypte, Sénégal, Maroc, etc.).

Or, pour ce qui concerne, notre pays, dont la plupart des observateurs avertis ne savent toujours pas s'il est doté d'un régime parlementaire ou présidentiel (ou les deux à la fois ou encore … aucun d'eux), son plus haut représentant (élu au suffrage universel et ceci explique cela) se conçoit plus comme un monarque républicain, que comme un président de la république.

Non content d'empiéter sur la scène internationale dans les attributs de l'aimable et inexpérimenté chef du gouvernement actuel (qui du reste ne demande pas … son reste), le voici qu'il se rend à ce sommet, européo-africain intitulé "investir dans la jeunesse pour un avenir durable", flanqué du seul ministre des affaires étrangères.

Quant à celui-ci, véritable Chambellan des temps modernes, on en est à se demander raisonnablement, s'il est bien, le ministre du gouvernement qui siège à la Kasbah ou celui de la présidence de la république sise à Carthage.

Tout compte fait, dans la délégation présidentielle, on ne trouve pas de ministre de la coopération internationale, qui est normalement tout indiqué pour prendre également part à cette conférence (pourtant il semble que l'on en a bien un dans ce gouvernement d'union nationale…).

Et pas davantage de ministre de la jeunesse comme le suggère, d'ailleurs, le thème de ce sommet.

Après tout, "mahi can m'ra" ou c'est l'assida qui n'attend pas ?

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