Le désenchantement n'est pas que social.

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Il est sociétal également.

On peut avoir la meilleure constitution du monde, un Nobel de la paix, une société civile à l'avant-garde de la modernité, on est encore à des années-lumière de la belle définition de Camus qui résumait la démocratie comme le système politique où la majorité est tenue de respecter sa minorité.

La maladroite et pas moins inquiétante sortie du ministre de l'intérieur invoquant une ténébreuse circulaire datant de 1981 (Ben Ali n'hésitait pas à l'exhumer de ses tiroirs de temps à autre) pour justifier la fermeture de cafés et restos pendant le ramadan et qui s'appuie sur un argumentaire aussi mince qu'inverse, celui de "la minorité tenue de respecter la majorité en pays d'islam" (même un Ellouze ou Chourou au mieux de leur forme des années 2012-2013 n'auraient pas trouvé un accent pareil) est là pour le rappeler.

C'est ainsi que les conservateurs ont tout compris. Au lieu de s'emparer de ces thèmes clivants où le risque de se brûler les ailes est grand, ils les laissent en sous-traitance à d'autres.

Parce qu'ils trouveront toujours un ministre capable de faire mieux qu'eux dans la surenchère religieuse. Pour des tas de raisons qui vont du maintien de l'ordre public jusqu'à la promotion personnelle dans la hiérarchie gouvernementale.

Surtout que les grandes "voix" que l'on a vu à la pointe du combat contre l'intolérance religieuse abusivement prêtée à la Troïka, il n'y a pas si longtemps, et qui sont depuis, devenus ministres en sa compagnie, ont choisi, eux, de garder le silence.

Pour presque les mêmes raisons, qui pour l'essentiel, consistent à sauver leur place dans ce gouvernement sortant…

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