C'était en 1952, quelques années avant l'indépendance. La période où le Protectorat avait choisi, devant la montée des revendications des Tunisiens de lancer ses ratonnades et ratissages un peu partout dans le pays pour en venir à bout.
Bourguiba (49 ans) leader du néo-destour, inquiet devant la brusque tournure prise par les événements, lançait à Mitterrand (36 ans) député au palais Bourbon "nous les néo-destouriens, si vous ne nous appuyez pas dans notre stratégie, vous allez avoir affaire à un fanatisme. Ce sera soit un fanatisme religieux, soit un fanatisme politique". On sut ce qui advint après…
Le délirant Donald Trump, avec sa décision irresponsable et diabolique, de transférer son ambassade à Al Qods, est en train de traduire dans les faits, les craintes que Bourguiba nourrissait il y a presque 70 ans en Tunisie. Et même de les associer : ce n'est pas, soit un fanatisme religieux ou politique, mais les deux à la fois, qu'il est en passe de provoquer dans le monde arabe.
Un véritable tour de force. Mais que faire ?
La réponse ne s'est pas fait attendre. Elle nous vient du Caire, où la ligue arabe réunie en conclave s'est prononcée hier.
Avec cette pudeur de violette qui fait sa marque de fabrique quand il s’agit des Etats-Unis, elle invite le psychopathe de Washington à "revenir sur sa décision". Comme si un fou pouvait se rétracter après avoir commis l'irréparable.
Au lieu de menacer d'une rupture de ses relations avec l'oncle Sam, ou même carrément, d'un retrait des instances de l'ONU, puisque, l'une de ses principales et célèbres résolutions vient d'être violée, par un des membres du conseil de sécurité, de surcroît, l'on a droit à une réponse qui sonne comme une capitulation…