Ahmed Néjib Chebbi avec la promptitude qui le caractérise tant dans ce genre de débat, a carrément fait acte de candidature au poste le plus élevé. Zenaidi (Mondher) et Karoui (Nabil) eux, ont opté pour une démarche plus feutrée en se bornant à dessiner les contours du futur gouvernement. Tout en s'y voyant.
Mais ne soyons pas inquiets, d'autres propositions vont bientôt suivre. Nul doute qu'elles seront à la hauteur des attentes…
Face à cette profusion de candidatures, plus ou moins avouées, une synthèse pourrait se dévoiler pour donner ceci :
Selon Karoui (Jeune Afrique du 5 juin) l'heure est à la création d'un nouveau gouvernement doté d'un poste de vice-président et divisé en deux pôles : l'un regroupant les ministères régaliens (sic) et l'autre les "départements à caractère économique et technique" (resic). Le tout élisant domicile dans l'ancien siège du RCD afin "d'assurer une meilleure coordination". Une réflexion aussi inventive qu'audacieuse. A force de fréquenter le gratin du showbiz local, on finit par rivaliser d’imagination avec lui....
D'après Zenaidi (Assabah du 5 juin) le moment est à un "nouveau gouvernement, situé à égale distance de toutes les formations, tout en bénéficiant de leur soutien indéfectible". Si bien qu'il devrait être appelé "gouvernement du devoir national" et pourvu de "missions précises" avec des "objectifs clairs et bien définis dans le temps ". On sent poindre le Centralien qui n'en peut plus d'attendre d'en découdre avec les problèmes de notre temps…
Selon également, Ahmed Néjib Chebbi et son retentissant article (Leaders du 6 juin) dans lequel on peut lire que " chaque parti impliqué par la constitution du prochain gouvernement devrait être représenté par un ministre d’Etat sans portefeuille". Mais de préférence avec des idées... Ces "ministres d’Etat siégeront au conseil des ministres pour accompagner politiquement l’action gouvernementale sans toutefois s’impliquer directement dans le fonctionnement quotidien des départements». Comprenne qui pourra.... Comment résister à une proposition aussi lumineuse ? : La palme de l'innovation institutionnelle lui va de droit…
Aussi, pour résumer, les trois propositions qui précèdent, pourquoi ne pas songer à un nouveau gouvernement qui siégerait dans l'ancien immeuble du RCD et qui serait piloté par le trio (Chebbi-Zenaidi-Karoui) ? Le premier serait (vu son antériorité dans la manifestation pathologique de ce désir) le nouveau chef du gouvernement. Le deuxième (vu sa présumée connaissance des dossiers) son vice-président et le troisième (vu son entregent dans les hautes et petites sphères du pouvoir) serait le ministre d'Etat ...sans portefeuille.