C'est un véritable coup de tonnerre que l'élection de Yassine Ayari avant-hier lors de la partielle tenue en Allemagne. Ainsi qu'une retentissante gifle aux divers partis et demi-partis en lice.
En raison du profil du vainqueur, indépendant et impétueux, personne ne s'attendait à ce qu'il sorte en tête de ce scrutin. Et aussi en raison de la très faible participation qui devait davantage favoriser le candidat d'une structure partisane.
Mais il n'en a été rien. Contre toute attente, et presque seul contre tous, Yassine Ayari a su bénéficier du classique vote sanction à l'endroit des nombreux candidats du pouvoir. Nida (avec l'assentiment d’Ennahdha), Afek, Machrou, et les nouveaux venus tels que Bani Watani ou Tounes Awalan plus perçus comme faisant partie du système que l'inverse.
Il a également tiré profit de l'atomisation des forces du centre gauche qui n'ont rien retenu de l'échec des législatives de 2014. Pour celles-ci, il semble à l'évidence, que les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Et vue l'état d'esprit de certains comme Attayar, Joumhouri, Echaab, tous allergiques à l'idée de présenter un candidat unitaire dans une quelconque élection, même partielle,
Cette seconde leçon risque d'être aussi improductive que la première.
Devant tant de vacuité démocratique, de suffisance et d'aveuglement des démocrates, de part et d'autre d'une classe politique complètement discréditée, la voie semble lentement mais sûrement balisée pour les extrémistes de tous bords.