L'Ugtt peut multiplier les menaces et coups de menton à l'encontre de l'inaudible et pusillanime gouvernement Chahed.
Mais il est désormais patent qu'elle a perdu la mère des batailles. Celle de l'opinion publique.
On ne prend pas en otage, avec une telle légèreté, les fruits du travail d'une année scolaire entière. On ne confisque pas aussi facilement, le rêve d'ascenseur social de plusieurs milliers de parents d'élèves, ulcérés par cette fuite en avant.
La centrale syndicale, dans son emportement, a oublié certains principes fondamentaux de notre société. Que l'éducation nationale, au même titre que la santé et le transport, publics, forment un véritable sanctuaire dans la conscience collective des Tunisiens.
Aussi, faute de s'être ménagée une porte de sortie, elle est maintenant dos au mur. Mesurant le piteux choix qu'il lui reste à faire, entre un abandon sans conditions de sa prétention à vouloir ridiculiser un gouvernement (fût-il faible) ou l'appel à un pourrissement général de la situation, elle en est réduite à espérer une aide providentielle.
Et la question qui reste posée est : qui va la sauver de ce mauvais pas ? Ou plutôt, vu le nombre de sujets épineux en attente et de dossiers brûlants en souffrance (réforme des caisses sociales, assainissement des entreprises publiques, etc.) : qui a intérêt ?