L'abstention des jeunes est saisissante. C'est carrément un boycott dont il s'agit.
Nidaa et Ennahdha, les deux partis de masse qui dominent le paysage politique (respectivement 37,5% et 28% lors des législatives d'octobre 2014) n'ont pas pu ni su mobiliser leur électorat. Et si le premier dégringole à 22%, le second maintient son étiage à l'identique 28%. C'est dire la déroute électorale pour l'un, la stagnation pour l'autre.
Dans cette grisaille, l'enseignement majeur de ce scrutin est que ces deux-là, en dépit des énormes moyens dont ils disposent, n'ont plus de prise sur leur socle électoral. Ils seront obligés de perpétuer leur alliance pour administrer, ensemble les conseils municipaux.
Quant aux indépendants, autour de 27/28%, ils semblent au total tirer leur épingle du jeu auprès des électeurs mais compte tenu qu'ils sont en ordre dispersé, ils ne pèseront pas sur lesdits conseils, sauf à s'allier à Nidaa ou... Ennahdha. Ambiance garantie…
Pour tous les autres partis, c'est une retentissante claque, ils payent cher leur union de façade ou plutôt leur désunion.
L'union, la vraie, est un combat…
Je vois, ça et là, que « flen » est annoncé comme le nouveau maire de telle ville et que « felten » celui de telle autre localité.
Il ne faut pas aller plus vite que la musique.
Le fait d'arriver premier à l'issue de ce scrutin ne vous propulse pas à la tête d'une mairie. Il faudra former une majorité, et compte tenu de ce mode de scrutin (proportionnel) celle-ci ne sera possible qu'à coups d'alliances.
Mais là où ça ne va pas être triste, c'est que ces alliances seront forcément contre-nature, vu la disparité des rapports de force en présence.
Je prends l'exemple de F. Moussa arrivé en tête à l'Ariana, s'il ne se rallie pas Nida ou… Ennahdha, à sa cause, il aura autant de chances de devenir Maire que moi Mufti…