Dans une école de Sfax, des mères tentent d'empêcher une institutrice (30 ans de carrière) d'assurer son cours.
Motif ? Celle-ci ne répond pas, ou pas du tout aux normes. Lesquelles ? Celles qui tendent à maintenir un certain ordre religieux dans les établissements scolaires.
Voilà où l'on en est : des parents d'élèves qui trouvent que les écoles ne sont pas assez baignées de religiosité, s'en prennent à celles qui symbolisent cet état de fait : les institutrices non-voilées, suspectées de véhiculer une laïcité à tout crin, confondue tout simplement à de l'athéisme. Demain ce sera au tour des instituteurs imberbes de faire l'objet de leur courroux.
Il y a péril en la demeure. Mais pas que...
Dommage que ceux qui se sont indignés (les médias en tête) à juste titre par cette affaire, ne se soient pas manifestés lorsqu'un universitaire marocain, venu parler de démocratie, s'est fait récemment expulser en catimini par l'actuel gouvernement.
Ils démontrent que leur premier souci n'est pas l'avancée de l'esprit démocratique, mais seulement le combat contre l'obscurantisme.
Et oublient que le second ne peut être réellement combattu sans le premier.
Du bénalisme sans Ben Ali ou presque…