Les sécuritaires sont-ils des électeurs comme les autres citoyens ?

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A croire que nous avons affaire à de véritables épiciers politiques…

En effet, il est difficile de comprendre les motifs qui poussent certains partis (Nidaa, Maachrou, Afek et UPL) à faire des sécuritaires (armée, garde nationale, police) des électeurs comme les autres citoyens. De vouloir les convier à tout prix à la table de la démocratie. Après tout, ceux-ci n’ont rien demandé.

Personne ou presque, na jamais vu ou entendu les sécuritaires faire de cette question de vote, leur cheval de bataille dans le débat politique. On a même entendu l’inverse à savoir des responsables (il est vrai pour la plupart à la retraite) avertir des potentiels facteurs de division et de déchirement entre les différentes institutions armées, et donc mettre le doigt sur le péril que cela peut engendrer pour le processus de démocratisation en cours en Tunisie.

Cependant, à écouter les défenseurs de cette initiative, il est prévu des garde-fous censés prévenir toute crainte : nul sécuritaire ne pourra, sous peine de radiation de l’institution à laquelle il appartient, se rendre à un meeting électoral ou se livrer à une activité partisane, etc.

Mais, dès lors, à quoi ça rime de les pousser à voter, puisque qu’on les prive de tous les attributs ordinaires de l’exercice démocratique ? De plus, une difficulté technique majeure s’invite dans le débat : il est envisagé de leur permettre, discrétion sécuritaire oblige, de ne pas décliner leur identité sur les listes électorales, au mépris des règles élémentaires du code électoral…

Bref, un véritable contre-sens où l’absurde se mêle à l’extravagant. Sans compter les situations conflictuelles qui peuvent naître au sein même desdites institutions : qui garantit que des soldats appartenant à un régiment ayant voté pour un parti ne voudront pas en découdre avec les membres d’un poste de police soupçonnés d'être favorables à un parti adverse ?

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