Hypothèse d'un gouvernement d'union nationale

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Pour l'heure, les réactions oscillent entre la prudence et l'excitation.
Du côté des structures nationales ou partisanes, l'UGTT, consciente que cette proposition de rejoindre un GUN, serait le baiser de la mort, s'en tient à un soutien sans participation.

De ce point de vue, elle a entièrement raison, puisqu'elle n'a rien à gagner et tout à perdre.

L'UTICA, elle, semble plus emballée et même prête à en faire partie sans condition. Elle aussi a raison, puisqu'elle, à l'inverse, elle n'a rien à perdre et tout à gagner.

Le Joumhouri des frères Chebbi, a d'ores et déjà, fait savoir qu'il était intéressé. Rien de surprenant pour un parti qui aime tant participer au pouvoir sans aucune légitimité électorale (comme en janvier/février 2011) et qui reste allergique, dès lors qu'il dispose d'une représentation électorale, à toute implication dans une quelconque action gouvernementale (octobre 2011). Il se tient donc en réserve de la République, pour ne pas dire en sauveur. C'est à cela que l'on reconnait son ADN.

Idem pour le Massar de S. Taieb, lequel, ne devrait, probablement pas faire de complication à un tel attelage attrape-tout.

Ennahdha, sans qui, depuis le récent schisme de Nidaa, rien de sérieux ne pourra se faire, elle a déjà revendiqué la paternité d'une telle entreprise. C'est dire sa bienveillance à l'annonce de Béji Caïd Essebsi

Quant à la Jabha par la voix de Rahoui, elle ne ferme pas la porte et préfère réserver sa réponse. Ce qui est une quasi nouveauté dans sa façon de communiquer. Tandis que le parti de Marzouki, par le biais de Mansar s'est dépêché d'opposer un niet catégorique. Une telle approche ne figure pas dans leur feuille de route. Pour l'instant.

Parmi les personnalités qui se sont prononcées favorablement sur cette initiative, il est à souligner la placidité de l'actuel chef dugouvernement, tout aussi prêt à rendre son tablier qu'à remplier. Si on le lui demande. En voilà un qui ne fera pas de vagues, dans un cas comme dans l'autre.

Marzouk du « Machrou » se voit déjà comme un pilier de la future équipe gouvernementale, lui, qui a déjà démontré ses talents de diviseur. Bon à savoir, pour le prochain chef du gouvernement qui saura à quoi s'en tenir.

Le président-ministre d'Afek, sentant le vent tourner, vient de décrier cette option de GUN. Pour une fois, il voit juste : il est fort à parier que le prochain gouvernement se fera sans lui.

Sinon, un gouvernement d'union nationale : qu'est ce à dire ? Il gagnerait à être formé de plusieurs poids lourds, toutes sensibilités politiques confondues. Un peu comme celui que réussit à former Poincaré à la fin des années 20 en France (juillet 26 à novembre 28 puis décembre 29) et ce, en pleine crise sociale, économique et monétaire et qui lui permit de passer cet écueil sans trop de dommages. Tardieu, Herriot, Barthou, Queuille, Painlevé, Briand, de fortes personnalités qui n'étaient pas, le moins qu'on puisse dire, en odeur de sainteté. Et qui durent, compte tenu des circonstances et sous la pression des événements, se mettre ensemble à table.

Cela donnerait, ainsi, pour notre cas et côte à côte : Mustapha Kamel Nabli, Chedly Ayari, Mansour Moalla et j'en passe et des meilleurs. Puisque les plus jeunes (Aidi, Braham, etc.) n'ont pas démontré qu'ils avaient davantage d'envergure qu'un secrétaire d'Etat au budget ou au plan.

Autant, donc, revenir aux vieux briscards sans étiquette politique.

Après en verra, c'est mon avis personnel. Mais, il faudra faire attention aux amalgames, les jeunes Chahed et Laadhari, mériteraient d'être reconduits pour leur travail et l'esprit qu'ils ont témoigné au service de l'Etat. Contrairement à certains de leurs homologues, cruellement dépourvus de cette notion.

Ce serait aussi le moment au prometteur Azzabi, de se jeter à l'eau. C'est toujours mieux que de poster sur facebook l'activité présidentielle. Il ne restera plus qu'à consoler les quelques ministres en poste qui convoitaient secrètement, à tort et sans raison, la direction d'un autre gouvernement.

Leur moment n'est pas encore venu. Ce ne sera pas difficile : ça Béji Caïd Essebsi saura le faire.

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