Les réactions intempestives et délirantes suite au verdict rendu dans l'affaire Lotfi Nagdh (paix à son âme) et qui tendent, pour la plupart, au dénigrement et à l'avilissement de la justice, me rappellent la journée du 23 octobre 2014 (date des législatives).
Dans un premier temps, et au vu des tendances qui donnaient Ennahdha en tête, on a eu droit tout au long de cette journée à de péremptoires "ces élections sont truquées" et de définitives "il n'y aura jamais d'élections transparentes en Tunisie"…
Puis, peu à peu, au vu de l'inversion des tendances qui placèrent finalement Nidaa loin devant, on eût droit de la part des mêmes personnes, à de triomphaux "nos élections sont honnêtes" et d'éclatants "la Tunisie est vraiment un pays démocratique". Aujourd'hui, c'est pareil.
Maintenant que la cour d'appel est saisie, et dans le cas où elle viendrait à infirmer le verdict d'hier, nous aurions droit de la part de ces mêmes personnes à des éloges du type "la justice est tout ce qu'il y a de plus indépendante dans ce pays".
C'est notre microcosme (peuplé de grandes "figures" facebookiennes et de petites plumes journalistiques) : on n'y peut rien, si ce n'est de s'habituer à son inconstance.
Mais ce dont on ne peut pas s'habituer, c'est de voir hier soir des hommes et femmes qui aspirent aux plus hautes responsabilités politiques (M. Marzouk, O. Hattab, R. Belhadj, etc.) emplis de déférence et tout à fait sereins avant l'annonce de la sentence, se répandre aussitôt en calomnie envers l’institution judiciaire, dès lors que le jugement rendu ne va pas dans le sens qu'ils espéraient.