Ouverture en grandes pompes du Xème congrès d’Ennahdha

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Vu le déploiement des moyens, le choc thermique risque d'être rude tout au long de ce weekend pour la plupart d'entre nous.

Pas seulement sur le plan de la logistique. Sur le plan immatériel aussi. Où semble se dessiner un fossé abyssal entre Ennahdha et toutes les autres forces politiques du pays.

Entre un parti réputé discipliné, en dépit de quelques fissures, qui a décidé d'adapter son logiciel idéologique aux mutations en cours et le reste du paysage politique resté en l'état depuis les législatives d'octobre 2014. Ou pis encore, se tenant en lambeaux comme Nidaa, sortie en tête lors de ces élections mais incapable d'organiser un 1er congrès constitutif trois ans après sa création.
Ennahdha devenant même, depuis l'éclatement de Nidaa, le véritable maître du calendrier politique. S'octroyant ainsi le soin de décider, s'il convient ou pas, de changer le chef du gouvernement. Et quand et par qui…

Que dire des autres partis de la coalition gouvernementale (UPL, Afek) rangés au rôle de gentils faire-valoir, et tout aussi incapables de tenir leur congrès originel. Pendant ce temps, Ennahdha opère tranquillement sa mue, s'orientant vers une Akpéisation (sa référence politique) tout en continuant son apprentissage d'un "parti de gouvernement" après sa pénible expérience de la Troïka.

Peut-on lui en vouloir de profiter des déboires et des notoires insuffisances de ses partenaires de la coalition dans ce désert politique, quand on sait le désarroi actuel qui entoure les autres partis de la gauche et du centre gauche, tout aussi incapables de s'entendre sur le moindre format qui puisse les unir ?

Espérons au moins, qu'à l'issue de ce congrès qui s'annonce gargantuesque, nos mœurs politiques auront évolué. Au lieu de continuer à diaboliser ce parti, suspecté de vouloir confisquer la démocratie en cours en le comparant abusivement à je ne sais quel parti nazi. Et surtout se poser les bonnes questions et se dire que si un Hitler a pu prendre le pouvoir, ce n'est pas grâce au régime parlementaire mis en œuvre par l’éphémère République de Weimar, mais parce que toute la gauche allemande, allant des communistes aux spartakistes en passant par les sociaux-démocrates, était divisée.

Complètement désunie, comme une certaine gauche Tunisienne de nos jours…

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