Nous avons un président, qui s’occupe de tout…

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Nous avons un président, qui s’occupe de tout. De la défense du territoire à la diplomatie, domaines qui lui sont “réservés” par la constitution. Et pas seulement. Depuis peu, il a habilement élargi ses prérogatives à l’économie. Champ d’intervention qui revient normalement au chef du gouvernement(lequel selon l’article 91 de la même constitution “détermine la politique générale de l’État”).

Mais après tout, pourquoi pas ? Tant que ce Chef du gouvernement ne demande pas son reste....

Aussi, histoire d’éviter l’absurdité et le grotesque de la situation où les nombreux investisseurs étrangers conviés à Tunis pour la Conférence internationale sur l’investissement “Tunisia 2020” ne manqueront pas de se demander, pourquoi est-ce qu’ils devraient avoir confiance dans le site Tunisien alors que les investisseurs locaux ne l’éprouvent pas, on organise à la va-vite au palais de Carthage, un sommet dédié au développement régional et à son corollaire la création d’emplois (depuis des lustres et jusque là parents pauvres de notre politique économique).

Le tout en présence d’un aréopage d’hommes d’affaires locaux (une main sur le cœur, l'autre sur le portefeuille) des conseillers du président aussi nombreux que décidés et bien entendu, du chef du gouvernement, du ministre de l’investissement et du développement mais sans la participation du ... ministre de l’emploi (histoire aussi de montrer qu’à Carthage on sait se passer des Nahdhaouis...).

C’est ainsi qu’à défaut d’un nouveau système politique s’inspirant, comme il se doit, de la séparation (stricte ou même souple) des pouvoirs, l’on s’oriente vers un régime inédit, qui se résume en un partage paternaliste des rôles : au président de la république (érigé en pater familias des institutions) l’attribution des effets d’annonce relatifs aux “promesses” d’investissement (qui n’engageront que ceux qui y croient) dans les régions défavorisées et en mal d'emplois, et au jeune chef du gouvernement, la responsabilité de la gestion des crises (défense d’un projet de loi de finances hémiplégique, bras de fer avec l’UGTT, l’UTICA et les professions libérales récalcitrantes à l'impôt).

Nous voilà rassurés…

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