Quand on veut, on peut…

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A parcourir la couverture médiatique de l’attaque à l’arme blanche de deux touristes allemandes, on se dit que nos médias savent faire preuve de discernement, pour peu qu’ils le veuillent.

Autrefois, c’est à dire, il y a 3 ou 4 ans, le même forfait aurait pris une tournure hystérique. Aujourd’hui, c’est la tendance à l’apaisement et le souci de faire le moins de vagues possibles (à l’orée de la saison touristique) qui sont convoqués et qui prédominent.

Alors que sous la Troïka, les éléments de langage utilisés donnaient libre cours à la plus féconde et la plus angoissante imagination pour identifier ce type d'incident qui devenait une « agression terroriste » menée par une « horde de barbus » ou une «meute de salafistes». Nous avons désormais droit à des propos d’une grande sobriété et d’un laconisme remarquable. Ce n'est qu'une « agression commise par un individu suivant un traitement médical», «n’ayant aucune orientation politique ou religieuse».

Quant aux deux touristes (une mère et sa fille) cela fait «11 ans qu’elles viennent en Tunisie pour les vacances » et « déplorant cet incident, elles ont confié que cela peut arriver partout dans le monde et qu’il ne changera rien à leur attachement à la Tunisie».

Et comme il se doit, les ministères de l’Intérieur et du Tourisme dans un communiqué conjoint sont venus en renfort à ce bel œcuménisme médiatique, en indiquant que «l’individu qui a poignardé les deux touristes souffre de troubles mentaux ».

Bref, tout le monde doit être rassuré sur la saison touristique qui démarre, il ne s'agit que d'une « personne mentalement dérangée». Et également sur l’état mental de nos médias, lesquels, encore une fois, savent faire preuve de cette grande plasticité idéologique et journalistique qui les caractérise tant lorsqu’ils traitent l’information : selon que c’est la Troïka ou non qui est au pouvoir.

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