Une soixantaine de disparus en mer à la suite d'une collision, entre une embarcation et un navire de la Marine nationale au large de l’île de Kerkennah. Cela s'est passé ce dimanche. Depuis, l'opinion publique n'a eu droit qu'à un communiqué laconique du ministère de la défense.
Quatre jours après, Iyed Dahmani, le porte-parole du gouvernement d'union nationale (s'il en est) n'a toujours pas pipé un mot sur ce grave incident. Silence radio.
Passe son mutisme sur les relents inquiétants du retour de l'arbitraire (affaire de l'arrestation du jeune arborant un T-Shirt "manich msameh" dans un stade de football et celle conduisant à une peine de prison frappant deux adultes consentants qui se bécotaient dans un véhicule). Mais là, avec ce drame au lourd bilan humain, voici que son silence devient assourdissant.
Pourtant, on l'a connu plus disert, plus volubile quand il s'agissait de dénigrer un autre gouvernement que celui dont il fait partie actuellement.
Il avait, même, la larme facile quand il s'agissait du « rach » de Siliana en novembre 2013. C'était l'époque où l'ANC lui offrait une belle tribune pour ses abondantes déversions lacrymales. En direct à la télé.
Mais, à présent, les transis de froid, les tenaillés par la faim, ceux qui au péril de leur vie ont enfourché une embarcation de fortune parce qu’ils n’ont plus rien à perdre. Et parce qu'ils ne croient plus en rien, ni dans l'Etat, ni et encore moins, dans les politiques gouvernementales successives faites de bric et de broc, ceux-là n'ont pas l'heur d'émouvoir, le porte-parole de ce gouvernement.
Lequel, semble par ses propos décousus et superficiels, être à la politique ce que Maître Gims est à la musique.
Bien au contraire, le peu de fois qu'il prend la parole (jamais avare d'une anomalie pour la fonction qu'il exerce) il défend son gouvernement, sans discernement. De la même manière qu'il s'opposait au gouvernement d'alors, sans discernement.
Une caractéristique bien à lui…