Que retenir de cette mise au point matinale de Béji Caïd Essebsi, que toute une classe politique en cour est venue écouter et même acclamer ?
Et de laquelle pas grand chose n'en est sortie... Qu'il revient à l'armée de protéger des sites sensibles et de première importance pour l’économie du pays, n'est pas, à vrai dire, une nouveauté.
A part cela, quelques messages bien sentis à l'attention de Néjib Chebbi ("des voix s’élèvent pour accuser le gouvernement d’échec et appeler à un Dialogue national indépendant des pouvoirs législatif et exécutif") et de Moncef Marzouki ("d'autres multiplient les menaces de descendre dans la rue en cas d’adoption par l’ARP de certaines lois").
Et puis, toujours cette même manie de voir midi à sa porte "si vous ne voulez pas aider ce gouvernement d’union nationale, au moins laissez-le travailler ! " Exactement le contraire de ce qu'il professait quand il s'agissait de faire tomber la Troïka…
Enfin, cette surprenante et incompréhensible volonté de se fermer toutes les issues de secours, refusant d'emblée de recourir à des élections anticipées. Pour autant, le recours à de telles élections est un instrument inscrit dans la constitution pour servir à dénouer les crises politiques et même les crises de régime. Refuser que la "rue" puisse décider d'accord.
Mais exclure, en tout état de cause, l'option d'élections anticipées est bien le signe d'une solitude du pouvoir. Et tout ça, sous les applaudissements de l'assistance.
Il n'y a pas que le Président de la République qui semble déconnecté. Sa cour aussi…