Avec les sondages de Sigma ayant trait aux prochaines législatives qui ont été publiés hier, c'est un coup de tonnerre qui va retentir dans notre paysage politique.
Le mouvement initié par N. Karoui est situé à près de 30% alors qu'il ne s'est pas encore transformé en parti, Ennahdha à presque moitié moins (16%), le PDL de A. Moussi qui se cristallise à 11%, Tahya Tournés qui ne décolle pas (8%), Tayar qui plafonne autour de 6%, le mouvement de Terras qui fait une percée à un peu plus de 5%, Nida et Jabha qui s'effondrent à moins de 5%, les partis comme Afek, Machrou, Badil qui végètent à moins de 2% alors que les autres partis historiques tels que Joumhouri, Massar et Takatol seront à peine visibles dans les radars.
Se profile ainsi une nette tendance au rejet de la classe politique entière, mêlant dans le même désaveu, la majorité composite et l'opposition hétéroclite, actuelles. Et ne trouvent grâce aux yeux des potentiels électeurs que les discours antisystème, tenus par A. Moussi qui incarne la nostalgie de l'ancien régime ou les initiatives antisystème teintées d'aventure avec N.Karoui et O. Terras.
Nous allons donc payer la triste et inquiétante vision d'un champ politique marqué par la prolifération de leaders sans troupes conjuguée à ces nombreux nouveaux partis qui rassemblent des gens n'ayant rien à faire ensemble et dont le caractère minoritaire exacerbe l'aptitude à la division ainsi que l'incapacité à surmonter les conflits, tant des idées que des personnes.
Le constat est aussi brutal que sévère : notre pays est plus que jamais malade des situations de rentes, de ses conflits sociaux et des promesses non tenues.
Nous sommes en situation d'échec, et il nous faut réinitialiser la vie politique en Tunisie.