Normalement, l'idée de prendre la direction de Nidaa ne devrait même pas être envisagée par Chahed.
D'abord parce que dès les premiers jours de sa prise de fonction, il a exigé de ses principaux ministres de mettre en sourdine leur activité partisane, tant qu'ils seront membres du gouvernement qu'il dirige. S'il ne donne pas l'exemple et n'applique pas lui-même sa propre recommandation, il renie ses propos.
Ensuite, parce qu'il est le chef d'un gouvernement d'union nationale. Ce qui équivaut à dire, un gouvernement de combat. Il ne peut donc, dans le contexte actuel, prétendre pouvoir gérer en même temps les affaires d'un parti, sous peine d'une grossière incohérence.
Enfin, l'opinion publique comprendrait une telle désignation, si tant est, qu'elle concerne une formation politique structurée et en ordre de marche. Ce qui est loin d'être le cas.
Or, lui présenter l'avènement d'un nouveau chef de gouvernement en mesure de se consacrer entièrement à la direction du pays pour, chemin faisant, le surcharger des problèmes d'un parti réputé ingérable est une aberration. Ainsi qu'une entourloupe.