Bien que contenant des informations détaillées et très utiles, le récent "Rapport Annuel sur la Supervision Bancaire-2023" semble plutôt narratif, un ramassis de données statistiques sur le secteur bancaire qu'un document d'analyse économique et financière permettant d'en déduire des recommandations pertinentes de supervision bancaire, voire de politiques monétaires.
Mieux encore, les rares mécanismes sous-jacents n'emploient pas les "verbes justes" et renvoient à plusieurs reprises -tous azimuts- les données observées aux conditions - locales et internationales- économiques et climatiques défavorables.
Les exemples suivants en sont des illustrations :
Le lecteur ne sait pas si la "baisse du rythme de crédit" octroyé à l'appareil productif en 2023, dont les ménages, est :
- Du côté de l'offre - à cause :
(1) De l'entente au moins implicite de toutes les banques sur des charges quasiment identiques (taux, intérêts, conditions de financement, …) en l'absence de mesures effectives de régulation émanant de la BCT,
(2) du financement du déficit public par les banques (effet d'éviction hors-intérêt), ou dû
(3) à un défaut de pratiques de gouvernance.
- Ou du côté de la demande - à cause :
(1) De l'augmentation des coûts du crédit,
(2) de la détérioration des mécanismes de la finance inclusive, ou
(3) d'éventuelles tendances du débiteur à se financer ailleurs (circuits parallèles, ou autres) …
En outre, le lecteur trouve des difficultés à dénouer certaines énigmes apparentes telles que celles mentionnant d'une part l'amélioration du ratio de solvabilité d'une part et la hausse du taux des NPL (Prêts non performants) d' autre part; et en même temps le rapport mentionne « des réformes mises en œuvre » pour s'aligner aux normes internationales, sans mentionner l'écart entre les indicateurs observés de gestion du risque et de la supervision bancaires et ceux mentionnés par Bâle III (cité de passage dans le rapport).
Enfin, outre le déséquilibre méthodologique privilégiant la performance – peu prouvée- des mesures macroprudentielles de la BCT sans indiquer leurs défis réels, le rapport est publié sans conclusion.
Bonne lecture.