Pourtant il n'y a pas eu de vainqueur absolu au premier tour le 14 mai, les résultats montrent qu'Erdogan a surpassé les sondages préélectoraux, recueillant 49,4 % des voix, suivi de Kilicdaroglu avec 45 %. L'écart sera difficile à combler, d'autant plus que Kilicdaroglu bénéficie du soutien mitigé du candidat à la troisième place Sinan Ogan, qui a obtenu 5,2%.
Erdogan bénéficiera du sentiment autour du vote législatif ; le bloc au pouvoir a conservé sa majorité parlementaire grâce à une performance plus forte que prévu des partenaires de l'alliance de l'AKP (notamment le parti nationaliste). Même si le principal rival d'Erdogan, Kemal Kilicdaroglu, remporte la présidence, il pourrait avoir du mal à tenir ses promesses électorales.
En cas de victoire d'Erdogan, il serait possible de s'attendre à une poursuite des politiques économiques expansionnistes et interventionnistes, avec peu ou pas de hausse des taux directeurs. Cela maintiendrait "une Turquie non échangeable", dans le contexte de mesures non-marchandes et probablement d'un rationnement des changes encore plus important.
Il serait aussi possible de s'attendre à une inflation élevée continue, à des pressions sur la dépréciation de la lire et à un sous-investissement alors que les investisseurs étrangers se détournent de la Turquie et que les perspectives de financement externe restent volatiles.
Par ailleurs, les marchés semblent actuellement partager le point de vue selon lequel une amélioration des perspectives politiques semble de plus en plus improbable.