Essai sur la violence véhiculée à travers les réseaux sociaux en Tunisie : origines et devenir.

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Sans aucune prétention de soutenir mes propos par la Psycho-sociologie moderne, ni par l'Analyse rigoureuse des pratiques culturelles qui donnent généralement lieu aux valeurs d’une société, ni de vouloir établir un modèle moral de référence, il s'agit simplement d'un descriptif de ma société pour comprendre la montée remarquable ces dernières années de la violence à travers les réseaux sociaux.

Ce faisant, je fais le départ en considérant la violence comme ‘’l'expression d'imposer un raccourci volontaire et unilatéral sur les relations sociales communément admises’’. Ainsi, couper la parole à un interlocuteur contre son gré est une violence, dépêcher son enfant de primage pour qu’il finisse son plat rapidement est une violence, ou le caser dans toutes formes ‘’d’activités’’ et ‘’de cours particuliers’’ pour s’en débarrasser est une violence. Le punir plus qu'il n'a commis sans le convaincre est une violence. Laver son linge sale intra-couple en présence des enfants est une violence dont ils sont victimes.

Mais aussi, critiquer une personne et non ses idées est également une violence. Mise à part la violence de l’Etat qui lui est propre dans le champ limité à sa raison d’être et au contrat social, décréter le raccourci dans les relations sociales est synonyme d’une position de ‘’Monopole de la vérité’’, voire une appropriation de la Sagesse.

Le cas extrême est celui de prendre ses propres hypothèses de départ pour des vérités universelles, et procéder au verdict des gens et c’est là le danger, car il faudrait être en dehors de la société pour pouvoir traiter tout le monde selon la même distance et se prendre pour juge ayant un référentiel de l'extérieur dans l'histoire ou la géographie, quitte à ce qu’un terrorisme soit l’expression ultime de la violence physique.

Bref, les origines de la violence des individus en Tunisie seraient articulées autour :

(1) d’une éducation et un environnement familial altérable,

(2) une tendance de généralisation de la violence verbale et comportementale qui a investi le foyer tunisien à travers les séries dramatiques et des pièces théâtrales à humour grivois, ainsi que des plateaux télévisés sur-politisés une dizaine d’années durant ; soit une période suffisante pour que la violence comme mode de communication loge dans le champ ''d’acceptabilité'' et de ''réalisabilité'' d’un jeune ayant une quinzaine d’années en 2010.

(3) l’échec notoire du système éducatif qui a appauvrit les jeunes en termes de capital linguistique et d’étendue de leur imagination et rêves.

(4) le primat de la ‘’rationalité du quantitatif’’ sur celle ''morale'' qui réduit les relations sociales en des intérêts et gains matériels palpables.

(5) d’une Elite politique en défaut d’un projet de société qui véhicule de multiples formes de violences verbales et se présente en même temps en position de Leadership par rapport à leurs sympathisants et adhérents à leurs partis.

Cette Elite n’a pas hésité d’adhérer, par populisme exacerbé, à un système de langage soutenu par des obscénités et de vocables vulgaires vides de contenu moral témoignant de la négation d’autrui.

Ainsi, la violence verbale est une synthèse des cinq éléments ci-dessus. Elle permet à son auteur d’extérioriser les handicaps multidimensionnels dont il souffre.

De ce fait, le laptop devient un large espace librement accessible pour exporter toutes les formes possibles de violence et établir ainsi un équilibre et une réalisation de soi derrière son écran en amplifiant son ego.

Ceci serait à l'évidence de nature à évincer les plumes sages et consistantes, car ''la mauvaise chasse la bonne''. Quant aux conséquences, à part le déficit de la paix sociale et le risque de dégénérescence, la transition démocratique en serait la première victime.

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