’’Dans un rapport récemment publié, le FMI a félicité la Tunisie de sa réussite dans la gestion de ses finances publiques et les Tunisiens n'arrivent pas à l'apprécier’’, a dit Youssef Chahed.
Honnêtement, je n'ai pas trouvé ledit ''Rapport''. Par ailleurs, l'incapacité à accomplir les mesures prescrites dans la ''Matrice des Réformes'' accompagnant le prêt-FMI était la raison annoncée par le FMI pour laquelle le déboursement de la dernière tranche du prêt sera gelé momentanément, même si le ministre des finances a préféré ne pas subir la 6ème revue programmée en Mai, 2020.
Quant au ''Rapid Financing Instrument (RFI)'' de 745 Millions de $ dont la Tunisie a bénéficié en Avril 2020, il était occasionné par la crise du Covid et a été généralisé sur quasiment tous les pays, à la suite de plusieurs sommets d'organisations onusiennes.
Mais le problème n'est pas là.
1. Même si le déficit public courant est de 3.5%, quand :
(I) on ne dépense pas dans l’amélioration des services publiques,
(II) on augmente la pression fiscale de manière flemmarde, essentiellement sur la retenue à la source,
(III) on ne recrute pas tout en ne réfléchissant pas sur le rôle du secteur privé d'en prendre la relève,
(IV) on retarde les dépenses au cycle électoral suivant, et
(V) on adopte une loi de finances complémentaire réduisant le budget de l'investissement en faveur de celui des dépenses courantes, ce n’est pas de ‘’la politique macro-économique'' qu’il s’agit. Cette approche simplement comptable a pris 4 ans de la vie des Tunisiens, alors qu'à l'évidence elle ne devrait pas dépasser la période d'une à une année et demi. L'expérience de plusieurs pays focalisant les efforts sur le déficit public, en témoignent.
2. Surprenant aussi est le fait que l'argument avancé par Youssef Chahed à l’égard de la lenteur de la croissance et du chômage persistant, était ''la priorisation de la sécurité'', même si le Gouvernement n'a guère annoncé une Politique Active d'Emploi, ni de croissance ni de stratégies commerciales ni industrielles, des années durant.
3. Je crois que celui qui se propose de gérer les affaires publiques devrait faire partie non seulement des compétences reconnues dans la mission qu'il serait appelé à accomplir, loyal avec ce que comporte la loyauté de composantes, mais surtout muni d’un rêve réalisable, contenant un projet défendable, voire un plan d’action.
Il n’est pas normal que le responsable politique tâtonne, navigue à vue, et mène le pays dans une direction pour se soustraire finalement à la responsabilité de ses conséquences. Ceci concerne tout ministre, tout conseiller, tout responsable…