‘’Désinvestir’’ massivement dans le capital humain à travers (1) un enseignement public de qualité très controversée, (2) la généralisation d’enchaînements linguistiques et intellectuels dont la rigueur est le principal défaut, (3) l’exclusion des capacités potentielles telles que les titulaires de Doctorats en nombre sans cesse accru après tant d’années de dépenses publiques alors inefficaces, et de sacrifices personnels, ne peut qu’aggraver la situation sociale, accumuler les problèmes jusqu’alors non résolus et retarder le passage à un sentier de croissance supérieur nécessaire à la résilience de l’économie, si ce n’est déjà accompagné d’effets hystérésis connu chez les Macro-économistes (du marché de l’emploi).
Certes, ce problème quasiment propre à notre économie est multidimensionnel, cependant je m’en limiterais à l’aspect des politiques publiques en la matière, puisqu’elles semblent préférer depuis 2016 le court au long terme, l’équilibre comptable à celui économique, les aspects purement monétaires et financiers aux aspects réels (ça demande des développements).
Dans ce contexte, les aspects ci-dessus privilégiés pour des raisons essentiellement liées à l’Economie Politique des choix budgétaires, sont cristallisés, par défaut d’acuité de politiques économiques, dans la seule variable dite ‘’masse salariale dans le PIB’’ en vidant par-là ‘’les réformes de leur contenu’’.
A cet effet, conclure dès le début que l’arrêt systématique du recrutement dans la fonction publique, son rationnement ou son report, sans que le secteur privé ne soit préparé à prendre la relève, était une vérité de Lapalisse qui ne requiert pas d’économiste pour la souligner.
Ainsi, les nouvelles arrivées massives au marché de l’emploi dont le taux de croissance dépasse celui du recrutement pousseraient à :
(1) la persistance de taux de chômage structurels de plus en plus élevés comme on l’observe actuellement,
(2) une détérioration des conditions sociales à travers la tendance à la baisse du salaire réel (d’équilibre), puisque la croissance économique est trop faible et l’actuel régime de change pèse lourd sur la politique monétaire, et en même temps au
(3) durcissement de la position du décideur des politiques publiques gérant un espace fiscal de plus en plus réduit d’une part et une pression, d'autre part, de plus en plus ‘’légitime’’ des syndicats.
Je crois, pour la énième fois, qu'en matière économique, si débat national devait avoir lieu sur les priorités, il serait nécessairement et uniquement autour :
(1) des voies d’un redressement macro-économique d’un petit semestre, visant l'élargissement de l'espace fiscal et ne devant pas faire l’objet de chansonnettes éternelles, à l’instar des expériences réussies dans le monde,
(2) une réforme du système éducatif privilégiant l’Anglais, les Mathématiques et la Philosophie, mais aussi modernisant le système d'orientation, et
(3) examen du marché de l’emploi dans ses véritables dimensions (sectorielles, régionales, salariales), Ô combien sont-elles jusqu’ici simultanément évacuées des politiques publiques et du discours officiel.
Le reste serait secondaire.