A la suite d’un commentaire que j’ai exprimé dernièrement portant questionnement sur la détérioration du pouvoir d'achat de 88% due à la dépréciation, basé sur des données de la Banque mondiale!
En dehors des raisons de la dépréciation du dinar, ses conséquences sont actuellement plus défavorables sur l’ensemble de l’économie important l’essentiel de ses biens d’équipement que sur certains autres agrégats comme les réserves. Cependant, et seulement pour le bénéfice du doute, j’ai mis presqu’une semaine à chercher dans les publications de la BM un document annonçant que le ‘’pouvoir d'achat de la classe moyenne tunisienne s’est détérioré de 88% depuis 2010 et que c'était du totalement a la dépréciation du Dinar’’.
C’était sans résultat, ne serait-ce que des revues électroniques locales qui ont relayé cette information sans prendre la peine de jauger sa pertinence. Toutes ces revues l’ont reprise de la même source, à savoir une déclaration au cours d’un forum organisé par une association.
Par ailleurs, et à moins que l’auteur ait déjà fait son étude sans la publier, je suis persuadé que les données disponibles ne sont pas concluantes. En plus, la classe moyenne Tunisienne est définie de manière multiple, mais ce qui n’est pas disponible c’est la cohorte des individus passant d’une classe à une autre durant la dernière décennie.
Certes, une partie de la population a enduré les effets de l'inflation et la dégradation des conditions de vie dans un contexte de hausse des prix, de dépréciation du dinar, de communication publique limitée, de politiques macroéconomiques inefficaces, mais aussi d’une répartition jusqu’alors très peu connue !
Je crois que pour avoir une réponse ''satisfaisante'' à la question des effets de la dépréciation sur le pouvoir d’achat en général et celui de la classe moyenne en particulier sans spéculations intellectuelles, il faudrait avoir :
(1) des indices des prix dits ‘’Hédoniques’’, c’est-à-dire correspondant à des paniers construits juste pour la population cible, ‘’la Classe moyenne’’, avec les composantes importées et leur pondérations dans ce panier,
(2) déterminer empiriquement l’évolution des déterminants de l’inflation et en déduire la part de celle importée (au moins pour les années de comparaison),
(3) identifier la classe moyenne et sa dynamique dans le marché de l’emploi.
Nb : L’avantage de cette spéculation intellectuelle est qu’elle m’a poussé à engager une petite équipe pour en faire l’étude sur un ensemble de pays à régimes de change différents pour un intervalle de temps plus réduit que celui annoncé plus haut!
Observation : Presque trois ans durant, on ne parle que de ""masse salariale à réduire’’, de ''réformes des caisses de sécurité'', de ''calculs et de simulations pour les années à venir'', de ''rationalisation des dépenses publiques'', et des plateaux télévisés ayant impliqué les connaisseurs et les non-spécialistes.
Des débats, des hauts et-des-bas,..., et puis, comme si de rien n’était : allègement fiscal, élargissement de la taille du budget de l'Etat, et à quelques mois des élections : un accord d'augmentation salariale.
Peu importe si c'était une décision souveraine, ou même une décision tout court, ce qui importe le plus c'est cette manière de prendre à la légère, non seulement l'incohérence temporelle de la politique économique, s'il y en a au sens connu, mais aussi le temps perdu, l'enthousiasme brisé de la population et le déficit de confiance dans nombre de dirigeants et de groupes de pression …