A l’instar de quelques cas que je connais, il est possible que les services diplomatiques Tunisiens obtiennent des rapports officiels et des synthèses sur les expériences de certains pays dans leurs stratégies contre la propagation du Covid-19, portant types de défis opérationnels et manières de les traiter et ce à titre de la coopération bilatérale (la Corée du sud, notamment). Cette coopération pourrait s'étendre à la logistique.
L'urgence de construction d'un Benchmark plausible, jusqu'ici faisant a priori défaut,
(I) Pourrait faire éviter quelques extrapolations statistiques simplistes car universelles et parfois a-temporelles, donnant ainsi lieu à des scénarios souvent intuitivement exagérées et non-contextualisées, et
(II) Permettrait de concentrer les efforts et les moyens disponibles si limités soient-ils sur les défis spécifiques en Tunisie.
Par ailleurs, isoler par anticipation les effets économiques dus seulement au Corona en Tunisie, n'est pas une mince affaire. La difficulté est essentiellement d'identifier le scénario de référence ! Les effets risqués en seraient d'abord d'influencer le décideur et l'induire probablement en erreur. En fait, la question est fondamentalement méthodologique.
Certains WS sur les effets économiques du Corona, dans lesquels j'ai récemment participé, s'accordent sur la suprématie des ''méthodes statistiques inductives, (SI)'' sur celles basées sur un modèle déjà construit et calibré par des paramètres habituellement retenus) et ce pendant la crise – comparaison statistique à l'appui.
Par les SI, il s'agit en fait d'accumuler des données fines sur les entreprises, les ménages et le gouvernement ainsi que leurs plans projetés de consommation et de production respectifs.
A titre de rappel, J.M. Keynes, l’Économiste du siècle dernier, auteur du ''Treatise on Probability'', matheux incontournable et modélisateur de métier, a pris la peine de recenser manuellement les dégâts de la 2ème guerre mondiale en Grande Bretagne , entreprise par entreprise, individu par individu, lors de la mise en œuvre du Plan Marshall, annoncé en 47 dans la prestigieuse Université de Harvard !
Je crois qu'actuellement il est plus judicieux d'envisager les stratégies opérationnelles ciblant la limitation des dégâts dans la vie des tunisiens et celle de l'appareil productif.
(À suivre.)