Pas d'évolution dans les relations entre le FMI et les autorités tunisiennes. Toutefois, les autorités tunisiennes comptent toujours sur des niveaux élevés de réserves de change et sur des prêts à taux réduit de l'Europe pour empêcher le pays de faire défaut au cours des deux prochaines années. Moody's est plus convaincu que les autorités respecteront leurs obligations et a donc modifié sa perspective sur la notation souveraine de la Tunisie de négatives à stables.
1. La Tunisie a commencé l'année dans des conditions plutôt défavorables, avec une croissance en deca des prévisions. Du côté positif, le secteur agricole semble avoir échappé aux griffes de la sécheresse paralysante. Néanmoins, les niveaux d’inflation restent élevés, tandis que le gouvernement dispose de très peu de marge de manœuvre budgétaire pour soutenir l’économie.
2. La tendance désinflationniste s'est interrompue, l'inflation étant étonnamment restée à 7,2 % sur un an en mai. La hausse des prix alimentaires a exercé une pression à la hausse, tandis que la plupart des autres sous-indices ont continué d’afficher un apaisement des pressions inflationnistes.
D'une manière générale, la réduction des effets de base devrait faire baisser l'inflation. Toutefois, les risques sont orientés à la hausse, notamment en ce qui concerne la possibilité que la banque centrale intervienne pour monétiser le déficit budgétaire.
3. Selon la BCT, les réserves de change se sont établies à 23,9 milliards DT (110 jours de couverture des importations) en juin 2024, contre 22,7 milliards DT (97 jours de couverture des importations) en juin 2023. L'augmentation des réserves de change renforce l'argument du gouvernement tunisien selon lequel il peut encore faire face à ses obligations extérieures au cours des deux prochaines années sans l'aide du FMI. Des taux de change plus élevés sont attribués à des recettes touristiques robustes et à des flux de transferts de fonds probablement plus élevés.