(1) Le FMI n'a toujours pas donné son approbation au conseil d’administration pour le mécanisme de financement extérieur de 1,9 milliard de dollars qu'il négocie avec la Tunisie, et un certain nombre d'accords de prêt bilatéraux sont subordonnés à cette approbation.
Il est maintenant probable qu'un accord sera conclu avant la fin de l'année, mais dans ce cas le déficit de financement extérieur du gouvernement restera très élevé. Son recours à l'emprunt intérieur évince les prêts bancaires productifs aux entreprises et nécessite des injections de liquidités de la Banque centrale de Tunisie (BCT), ce qui exacerbe l'inflation tirée par l'offre.
(2) Le Président refuse de mettre en œuvre les réformes telles qu'envisagées par le FMI: à la masse salariale du secteur public, aux entreprises publiques et surtout aux subventions. Le déficit budgétaire atteindra 6,4 % du PIB cette année avant de commencer à se réduire.
(3) L'inflation a commencé à baisser depuis un pic récent en février, les effets de base entrant en jeu. Cependant, un risque persiste en raison des effets d'une grave sécheresse, qui ferait grimper les prix des produits alimentaires frais en particulier.
La BCT, qui a relevé le taux directeur à 8% en décembre, a marqué une pause en mars et juin, mais un assouplissement pour le reste de l'année est très peu probable, puisque - conservatisme à la Rogoff oblige - l'objectif (non explicitement annoncé) de la BCT portant préservation des réserves extérieures, l'emporte toujours sur celui explicitement annoncé, à savoir l'inflation.
(4) L'évolution du compte courant a été positive : le déficit du commerce des biens s'est réduit et les recettes du tourisme ont finalement retrouvé leurs niveaux d'avant le Covid.
Un déficit du compte courant d'environ 7,4 % est prévu cette année – contre 8,5 % du PIB en 2022 – et se rétrécissant encore à 6,0 % du PIB en 2024, dans le scenario optimiste, ce qui correspondrait à une croissance d'environ 2% 2n 2023 (*).
(*) Les prévisions sont obtenues à travers un modèle de type néo-keynésien.