- Un tableau comptable de dépenses a priori arbitraires car peu justifiées, et de recettes certainement incertaines, dit ‘’Budget de l’Etat’’ sur fond d’une rhétorique standard, ne contenant ni (1) politiques économiques ni (2) perspectives macroéconomiques de moyen terme, ni (3) stimulus fiscal, ni (3) politique d’emploi, ni (4) sectorielle, ni (5) politique commerciale, ni (5) conditions de soutenabilité budgétaire, ni (6) cycles ni trends, ni (7) interactions avec la politique monétaire, si ce n’était des mesures simplement assiettes, est curieusement pris pour un document à traiter, analyser et interpréter par des experts de tous bords, passant -occasion oblige- pour des ‘’Economistes’’.
Des plateaux télévisés, des workshops et des conférences, puisant dans les intentions de la Ministre des Finances, au mieux par la ‘’Fuzzy Rule’’ et omettant les axes (1-7) ci-dessus avec presque les mêmes profils, sachant que mêmes les recommandations, si l’on peut en suggérer, ne seront comme toujours pas prises en compte. En revanche, certains du domaine universitaire se permettent d’imager un ‘’success story’’ des autorités, qui avaient ‘’réussi à diminuer la masse salariale’’, et de la BCT ‘’d’avoir eu raison’’, Ô combien likés par leurs paires.
- Des propos honteusement racistes, xénophobes et conspirateurs celant le défaut de l’Etat rien qu’en information statistique, en politiques de migration et en positionnement géopolitique. D’autres, se cachent derrière l’anthropologie de la migration transnationale pour la défendre en comparant les sans-papiers en Europe (adoptant – elle- une approche sécuritaire, egocentrique, sélective et loin d’embrasser les valeurs universelles annoncées) aux sans-papiers en Tunisie (toujours à la recherche de ses repères).
Loin d’être une question d’identité menacée; soit une sauce que l’on met dans toutes les marmites depuis une dizaine d’années en Tunisie et de décennies en Europe, et mis à part le droit fondamental universel de séjourner dignement partout dans le monde, trois armes stratégiques ont depuis la nuit des temps été mises à contribution : (1) l’Energie, (2) l’Eau et (3) la Démographie.
Des Etats/Pays ont été marginalisés (Palestine, Jordanie, Egypte, Yémen, Syrie, Lybie, Soudan, Iraq, Tunisie …) et vraisemblablement sont piégés dans une manœuvre d’être en perpétuel état d’instabilité socio-politique, et donc continuellement fragilisés pour plusieurs raisons tangibles (…). D’autres ont été partitionnés (Soudan, Tchécoslovaquie), et d’autres ont émergé (Japon, Pologne, l’entité sioniste) à travers une ou toutes ces trois armes. Face à la démission d’une Elite-Fardeau, cela fait partie d’usage ‘’consommer’ sans modération les concepts complexes pour aborder des questions profondes au point de les vider de leur contenu et les employer improprement jusqu’à aplatir la conscience collective. Dommage.
- Des enquêtes d’opinion, revenant en force après une trêve, toujours sans cadre règlementaire rigoureux ni validation sociale au sens galiléen, ni évaluation scientifique indépendante, sauf par leurs propres commanditaires. Toujours jouant la ‘’neutralité’’ en guise de consultations volontaires, ces enquêtes d’opinion de diverses origines, donnent curieusement les mêmes résultats ou presque ; curieux, car cela suppose que (1) ils sont très précis et robustes ; soit la principale cible du vainqueur, ou (2) quelques soient les échantillons, tous les interviewés auraient révélé réellement leurs préférences de la même manière ; ce qui serait étonnant, ou (3) la même part de ceux qui ne s’en sont pas exprimés aurait été toujours la même, ou (4) les différentes boites d’enquêtes ont utilisé les mêmes paramètres structurels ; ce qui est impossible car ils ne seraient pas fiables à l’encontre des expériences dans le monde, comme par exemple les USA où les sondages sont pris au sérieux car fiables, puisque basés -entre autres- sur des séries remontant à la fin du 19e siècle ; soit une longue période suffisante pour construire des paramètres structurels, ou à la limite (5) toutes ces boites ont mobilisé la même technique d’enquête avec la même structure d’échantillons.
Ce qui est encore amusant, est que ces boites utilisent une simple règle de trois pour généraliser les résultats obtenus sur des échantillons dont la majorité se sont abstenus ( plus de 85%) à répondre aux questions de l’enquête, pour dire que ‘’les Tunisiens ont choisi tel ou tel candidat’’. Ceci est face au silence d’un nombre très élevé de quantitativistes et d'Ingénieurs en Statistique, des intellectuels ou même du Conseil Supérieur de la Statistique qui tarde à travailler sur ce type d’exercice comme s’il n’était pas concerné en tant qu’entité faisant partie de l’Etat, mais aussi de spécialistes locaux de la Sociologie Politique qui auraient manqué de commenter les conséquences de ces enquêtes hypothétiques sur le devenir réel du pays, sans compter les spécialistes en Economie Politique, dotés – en principe- d’instruments d’analyse empruntés à la théorie du vote, et qui focalisent sur ledit ‘’Budget de l’Etat’’. Dommage !
- Une émission télé, accusant ouvertement un commis de l’Etat d’avoir collaboré avec un réseau international menaçant la sécurité du pays, alors que les journalistes des radios de la place l’invitent juste pour savoir si la voix enregistrée était la sienne ! Plus stupide que ça tu meurs.
- Enfin, la situation actuelle n’est pas soutenable aussi bien pour ceux qui en profitent que ceux qui en souffrent. Certains considèrent que c'est la classe politique qui aurait eu la leçon. Pour moi c'est aussi ladite élite intellectuelle qui serait concernée par cette leçon.