Le problème n'est pas la distribution régionale en nombre de projets. Mais plusieurs questions demeurent entières :
1. A voir ces projets de près, aucun n'était nouvellement conçu et/ou sensé contribuer significativement à la réduction des inégalités inter-régionales (quand tous les projets sont pris ensemble). Selon quel critères ces projets étaient-ils proposés pour le financement ? Dans quelles perspectives et selon quelle stratégie de développement ont-ils été argumentés ?
2. Ces projets, ont-ils été réalisés, suivis et évalués ? Qu'en est-il pour les raisons ? Des mesures pour pallier les insuffisances, ont-elles été prises depuis ? Sinon, pourquoi ?
3. A l'époque, plusieurs articles - simples et destinés au public- de plusieurs collègues économistes (y compris le mien) portant des commentaires et des recommandations de politiques de développement -valant ce qu'ils valaient-, ont été publiés. Ont-ils été lus par les décideurs et pris en compte ?
Je ne le crois pas car il semble qu'ils se sont limités à l'annonce de quelque chose dont ils ne sont toujours pas convaincus ou n’ont pas la volonté de le réaliser, pourtant le Développement Régional (DR) est un vecteur de stabilité sociale et de croissance de la richesse, et même un gage de confiance dans les partis politiques, leur permettant même de renforcer leur popularité !
4. Pourquoi le décideur n'est pas alors convaincu effectivement de la nécessité du DR ? N'est-il pas outillé ? N'en est-il pas capable ? Ou est-ce que ce n'est toujours pas dans son agenda ‘’personnel’’ ?
Ah, peut-être car l'étendue temporelle des programmes de DR dépasse toujours celle du cycle électoral, comme d'ailleurs le cas de la majorité des réformes structurelles et stratégies de développement économique et social.
Ou peut-être car l'implémentation des réformes structurelles exige entre autres de faire face à la ''Résistance au Changement'', souvent expliquée par le statu quo de la distribution de la rente sociale dont les principaux bénéficiaires renvoient la balle dans le camp des Politiques qui -ces derniers- cherchent maintenant une issue à travers ‘’un dialogue’’ quand leur marge de manœuvre s’est amenuisée !