Quand la politique économique et même la stratégie de sortie de la crise se réduisent à des équilibres comptables statiques …

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Parmi les insuffisances de l’approche du gouvernement Youssef Chahed en matière de politiques économiques (PE) est que ces dernières étaient articulées autour des équilibres comptables de l’Etat, de telle sorte que le discours officiel ait été construit sur la priorité immédiate de diminuer la plus grande composante des dépenses et dont les effets sont durables à savoir la masse salariale, et d’augmenter les recettes de l’Etat les plus certaines, celles de la taxe retenue à la source et indirecte (prix), en omettant ses autres dimensions.

Ainsi, le mot ‘’masse salariale’’ fut le cheval de bataille médiatique et opérationnel, sur fond d’une lecture comptable simpliste apprise par Monsieur Tout le monde. Cette perception aussi imitée qu’inappropriée de la (PE) a fait de la masse salariale publique le cœur de tous les maux du pays, c’est-à-dire le déficit budgétaire, celui des caisses de sécurité, la dette cumulée des entreprises publiques, et l’endettement que ce soit domestique ou étranger.

A cette fin, toutes les capacités institutionnelles, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, ont été mobilisées sans prêter attention ni à la croissance ni aux régions ni à une stratégie d'endettement, rien que pour réduire vainement le déficit du Gouvernement.

En effet, dans l’économie, il n’y a pas seulement que l’agent public, et son équilibre n’est souvent pas possible en dehors de celui des autres agents. Au contraire, la Macro-économie enseigne que dans des situations similaires à celle de la Tunisie, la soutenabilité du déficit public dépend entre autres de celle de la performance des agents privés.

La dernière intervention du chef du gouvernement semble être dans le prolongement de cette logique comptable, ô combien devenue populaire en Tunisie, qui –voyons-nous- n’est pas convenable au contexte actuel imposant normalement une stratégie multidimensionnelle de sortie de la crise.

En fait, outre le contenu enthousiasmant la population à avoir confiance en le Gouvernement - ce qui n'est plus de mise depuis l'ère des grands Leaders Persuasifs tels que Eisenhower, Churchill, Pompidou, Bourguiba ; et que maintenant les choix de politiques économiques se font sur la base des déterminants du comportement des agents-, les priorités annoncées sont articulées autour d’axes fondamentalement comptables ne faisant aucune indication à :

(1) l’emploi,
(2) la réforme du système fiscal,
(3) la stratégie commerciale,
(4) les services publics (santé, éducation, sécurité, écosystème,),
(5) le renforcement des capacités institutionnelles, …

Certes, ce cadre ne permet pas des développements sur chacun des défis structurels ci-dessus, mais je crois que l’approche présentée dans le discours d’avant-hier n’est pas la meilleure pour sauver l’économie du pays, puisque c’est une reproduction presque à l’identique de l’approche du gouvernement précédent.

Une dernière : Please, ne plus entamer l'analyse des mesures de politiques économiques envisagées. Il serait préférable de se limiter à annoncer les objectifs seulement, comme le font actuellement tous les chefs des gouvernements dans le monde.

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