Certaines propagandes électorales sont encore au stade élémentaire car :
(1) ne s’élèvent pas à hauteur du minimum de conscience ayant imposé le processus de démocratisation, et
(2) menacent en substance la démocratie-même. Elles sont en fait :
1- Orientées initialement par des sondages dont la rigueur scientifique et le financement demeurent majoritairement ''une boîte noire'', en présence d’un dispositif juridique et institutionnel perméable et permissif.
2- Ancrées politiquement dans des clivages identitaires à caractère presque sectaires, alors que les slogans et programmes annoncés mettent en avant le développement inclusif et les défis économiques jusqu'aux techniques fiscales.
Cependant, plus que la moitié de la population tunisienne (âgés de moins de 35 ans) n’ont a priori rien avoir avec ces conflits idéologiques révolus.
3- Relayées, consciemment ou inconsciemment par quelques individus sans envergure, intellectuellement prétentieux et situés dans le prolongement de l'industrie de l'opinion, séparant arbitrairement le bon grain de l’ivraie. Ceci concerne aussi les craintifs et les opportunistes ayant du mal à se manifester comme tels.
Par ailleurs, ces propagandes de mobilisation risquent de falsifier la conscience des électeurs, via :
4- Le pari sur l’orientation de l’électorat vers le candidat le plus probable d’être élu, et le pari sur la myopie des électeurs cherchant à moindre coût l'information sur les candidats (comme montré dans la littérature). En effet, la capitalisation de ''l’Émotionnel'' semble avoir atteint ses objectifs en 2014.
5- Le replacement du vrai clivage actuel Richissimes/Appauvris dans le terrain d’autres clivages non nécessaires et peu pertinents (gauche/centriste /droite, laïcs/conservateurs, progressistes/arriérés).
6- Le départ d’un bilan unilatéral décrété comme un ‘’fait’’ pour attaquer l’adversaire, alors que l’évaluation objective et neutre n’a jamais été faite.